Les choses se sont faites en catimini puisque des mères de famille, devant quitter le territoire national accompagnées de leurs enfants mineurs, ont tout simplement été refoulées de l'aéroport Houari-Boumediene notamment. Depuis une semaine environ, les pafistes exigent à nouveau l'autorisation paternelle alors que l'application à nouveau d'une telle décision n'a été précédée d'aucune campagne d'information. Une mesure réexigée en catimini ce qui a suscité la colère de nombreuses mères qui s'apprêtaient à quitter le territoire national avec leurs enfants. Outre les interrogations qu'a fait surgir cette disposition subite, le préjudice occasionné est important. Les passagères refoulées ont ainsi raté leurs vols et leurs enfants ont été privés d'écoles pendant plusieurs jours. Profitant des vacances scolaires en France, beaucoup de mères ont choisi en effet cette période pour se rendre en Algérie. Mais à leur grande surprise, au moment de quitter l'Algérie elles ont été retenues faute d'autorisation paternelle. Celle-ci a été exigée pour toutes les femmes accompagnées de mineurs de moins de 19 ans, comme cela était le cas avant la réforme du code de la famille. Le père reste de ce fait le seul tuteur des enfants en dépit des derniers amendements apportés au code de la famille en 2005. La tutelle ne sera exercée par la mère qu'après le décès de l'époux. On se demande dès lors que seront les conséquences d'une telle disposition si le père venait à disparaître dans des circonstances mystérieuses ? Interrogée sur ce retour inexpliqué à l'obligation de l'autorisation paternelle, maître Nadia Aït Zaï affirme que «celle-ci n'a jamais été supprimée officiellement. Il semblerait, néanmoins, qu'une instruction verbale a été donnée par les autorités pour la suppression de cette formalité». Et d'ajouter : «Elle a, en fait, été laissée à l'appréciation de la police des frontières qui généralement laisse passer les mères munies d'un livret de famille.» Pour les femmes divorcées, le problème ne se pose pas en principe, si elles ont la garde de l'enfant, selon notre interlocutrice. Enfin, si les autorités comptent maintenir cette disposition, il serait impératif d'engager une campagne d'information en perspective de la saison estivale prochaine. Ce qui éviterait notamment à la communauté algérienne installée à l'étranger les désagréments dont ont été victimes ces derniers jours de nombreuses mères de famille au niveau des aéroports et des ports du pays.