Cette disposition a été instaurée en 1972. Après la levée, l'an passé, de l'obligation de produire la carte de service national lors d'un voyage à l'étranger, c'est depuis quelques jours le tour de l'autorisation paternelle à ne plus être exigée par les agents de la police des frontières (aéroports, ports et voies terrestres) aux mamans voyageant avec leurs enfants mineurs. Une décision importante qui soulage les Algériens des tracasseries administratives mais qui n'a cependant fait l'objet d'aucun communiqué officiel. Il faut rappeler que l'autorisation paternelle a été instaurée en 1972, date à laquelle, pour sortir du territoire national, il fallait même pour les adultes une «autorisation de sortie». L'Algérie était alors en pleine révolution socialiste sous le défunt Houari Boumediene. Depuis et malgré l'évolution qu'a connue le pays et l'ouverture démocratique en 1989, la décision a traversé les époques et est restée maintenue jusqu'à ces derniers jours. Contacté par nos soins, M.Amara Khaled, commissaire divisionnaire chargé de la communication à la Dgsn, confirme la décision : «En effet l'autorisation paternelle pour les enfants voyageant avec leur mère vient d'être supprimée. Mais seulement dans ce cas. Les enfants voyageant seuls ou accompagnés de tiers, autres que le père ou la mère restent soumis à cette formalité», tient-il à préciser. Il n'empêche que même partielle, la mesure est de grande portée et vient à point nommé. D'abord, parce qu'elle réhabilite la dignité de la femme qui voit son autorité sur ses enfants enfin reconnue implicitement, ensuite et en cette période de grandes vacances affluent au pays les émigrés, dont beaucoup faisaient face au problème lors des retours à la mi-août. A cela il n'est pas inutile d'ajouter la fin des problèmes pour les enfants issus de couples mixtes lesquels avaient empoisonné nos relations avec les pays européens notamment la France. Visiblement, la mesure s'inscrit en prolongement du dispositif de facilitation mis en place lequel permet de franchir les guichets des formalités très rapidement mais c'est surtout une décision qui va dans le sens de la réforme prochaine du code de la famille par «l'introduction de nouvelles dispositions destinées à rééquilibrer les droits et devoirs des deux conjoints pour les mettre en conformité avec la Constitution» comme vient de l'annoncer le président Abdelaziz Bouteflika dans son discours à la conférence de l'Union Africaine à Addis Abéba. Une bonne nouvelle pour la femme algérienne en attendant d'autres pour bientôt.