Contradiction n Les responsables affirment que les capacités de production nationale de ce matériau augmentent, mais les prix ne cessent de flamber ! La SGP «Industrie des ciments» SGP-GICA, a annoncé, en juillet dernier, une hausse de la production du secteur public de 6% durant les cinq premiers mois de l'année en 2009, prévoyant de meilleurs résultats pour l'année 2010. Selon les responsables de cette SGP, les cimenteries publiques ont produit 4,697 millions de tonnes de janvier à mai 2009, contre 4,439 millions de tonnes pour la même période de 2008. Quant à la production des cimenteries publiques, elle a atteint 11,478 millions de tonnes sur toute l'année écoulée. Les extensions de capacités de production avaient été entreprises au niveau des cimenteries de Chlef, Aïn Kebira et Béni-Saf pour une production supplémentaire globale de 6 millions de tonnes, ont affirmé les mêmes responsables. L'Objectif escompté est de dépasser une production nationale de 18 millions de tonnes à partir de 2012, selon des prévisions officielles. Toutefois, un grand fossé sépare ces prévisions optimistes de la réalité amère dans laquelle se trouve le marché national depuis près de deux années. Une défaillance criante en matière de distribution et surtout de contrôle de l'activité commerciale ont ouvert la voie aux spéculateurs qui continuent d'imposer leur diktat face à des particuliers contraints de suspendre leurs constructions, en attendant la baisse des prix. Ce qui semble quasi impossible dans le contexte actuel. Si la quantité du ciment importée avait été distribuée de manière correcte, les prix n'auraient pas atteint ces pics qui donnent le tournis aux citoyens. Pourtant, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, avait annoncé, après la décision d'importation d'un million de tonnes de ciment, que le gouvernement allait prendre des mesures de plafonnement des prix du ciment et des marges des différents intervenants. Pour sa part, le ministre du Commerce,El-Hachemi Djaâboub, a annoncé, à plusieurs reprises, que les services chargés de la concurrence et des prix (DCP) allaient veiller au respect des prix fixés par les pouvoirs publics aussi bien au niveau des marchés de gros que de ceux de détail. Si certains analystes estiment que la solution idoine consiste en l'augmentation des capacités de la production nationale afin de répondre aux besoins du marché local et même prétendre à l'exportation, d'autres affirment qu'en l'absence d'un contrôle rigoureux des actions de vente aucune politique ne permettra résoudre le problème. Répondant aux questions orales récemment au niveau de l'Assemblée populaire nationale, chacun des deux ministres s'est lavé les mains de cette flambée. Temmar a affirmé : «Nous en (ciment Ndlr) avons importé un million de tonnes. Nous l'avons mis sur le marché. Il y aura deux millions de tonnes qui seront encore importés. Le problème ne se pose pas». De son côté, M. Djaâboub a tout simplement estimé : «C'est la loi du marché. Les prix sont libres et ils obéissent à la règle de l'offre et de la demande.» Des discours qui ne changent rien à la réalité à laquelle est, encore une fois, soumis le citoyen désarmé.