Palette n L'exposition qui se poursuit jusqu'au 14 avril à la cybergalerie Didouche-Mourad comprend une vingtaine de peintures réalisées selon la technique acrylique sur papier. Ce que nous en retenons, c'est bien l'art par lequel l'artiste se distingue singulièrement et à travers lequel elle construit et raconte, d'une manière originale, son imaginaire. Nous remarquons d'emblée que l'art de Hassina Zahaf relève du naïf. Il est l'illustration d'un langage tendre et savoureux. Ce langage dit la femme en couleurs et en formes, aussi bien dans sa splendeur que dans son élégance. Il la dit sans complaisance ni démesure, et autrement. C'est-à-dire qu'il l'imagine et la fait apparaître avec intuition et dans une représentation unique et fictive. Vision féerique, à la limite du légendaire enveloppant le personnage de la femme qui apparaît alors autrement, dans un univers fantasmagorique. Ce qui est étonnant dans les peintures de Hassina Zahaf, c'est l'élément de sa création, sa source d'inspiration, qu'est la femme manifestement. Celle-ci y revient d'une façon récurrente. En effet, la femme apparaît dans des formes arrondies, courbées, sinueuses, le tout s'entrelaçant et se nouant, tels des fils, pour composer des contours et des boucles, donnant ainsi naissance à un corps, à une silhouette. La femme, stylée et pleine d'allure, naît de ces tracés joliment imaginés, dans des postures élégantes et des tournures poétiques. La femme, pleine d'élan et de vie revêt, dans l'imaginaire de Hassina Zahaf, un caractère poétique : c'est un poème bellement ciselé, composé avec ses rimes et sa rythmique. C'est une passion, un rêve que l'artiste tient à partager avec autrui. Hassina Zahaf, pour qui la femme est un symbole de la vie, est évoquée seule ou en couple, évoluant en toute quiétude dans un univers beau et enchanté, auréolé de douceur, orné de fleurs, d'oiseaux et de papillons. C'est dans un monde floral et végétal (et animal aussi) que la femme, telle qu'elle est imaginée par l'artiste, prend toute son essence et sa splendeur, son envolée, sa vitalité et sa fraîcheur. Cette femme qu'imagine Hassina Zahaf sur des tons francs et naïfs, jaillit dans des coloris clairs et tendres, dans une atmosphère lumineuse, comme elle est empreinte de musicalité. Car, effectivement, nous la voyons, dans une peinture, jouer d'un instrument de musique (du violon). En outre, chacune des peintures dénote des sonorités mélodiques, comme s'il s'agissait dans chacune d'elles d'une partition musicale. En allant d'une peinture à l'autre, nous pouvons aussitôt relever le souci motivant la création instantanée et démonstrative de Hassina Zahaf, celui de composer des ensembles de formes et de couleurs autonomes. Voilà d'ailleurs l'un des traits caractéristiques du langage pictural de l'artiste. L'artiste, indépendamment des règles préétablies et des sentiers battus, s'emploie à donner un style, une personnalité et une attitude à sa peinture. Elle se la veut unique et reconnaissable.