Résumé de la 92e partie n Belle et son époux, Mad Sorenson, perdent encore leur maison dans un incendie, puis un second enfant… A chaque fois, ils touchent des primes d'assurance. La famille achète une nouvelle maison, encore plus belle et plus grande. Mad, lui, aurait préféré quitter Chicago, pour La Porte, dans l'Illinois, une ville où vivent de nombreux Norvégiens. — Je voudrais y finir mes jours, dit-il. Sorenson n'est pas très âgé pour penser à finir ses vieux jours, mais depuis quelque temps, il ne travaille pas. Il souffre, en effet, de troubles cardiaques, mais pas au point d'être invalide. Mais comme les assurances lui ont apporté beaucoup d'argent, il préfère prendre du repos. Son épouse lui fait des reproches. — Tu peux encore travailler ! — Je ne peux plus faire d'efforts ! — Tu n'es qu'un fainéant ! Un jour, Sorenson a un gros rhume. Il doit garder le lit. Belle, soudain très intentionnée, lui ramène une potion. — Prends cette potion, ça fera passer ton rhume ! Il prend toute la tasse. — C'est amer ! — Mais c'est bon… c'est radical contre le rhume ! Mais le rhume ne passe pas et le malade est soudain pris de douleurs au ventre. — J'ai mal, râle-t-il — ça va te passer ? — Qu'as-tu mis dans la potion ? — Un remède de ma composition. Sorenson s'est-il rendu compte qu'il souffre des mêmes symptômes que les deux enfants, morts de «coliques aiguës» ? Sans doute a-t-il participé à l'empoisonnement des deux petits, et que sa femme se retourne contre lui maintenant… Mais à peine a-t-il le temps de le comprendre qu'il rend l'âme… Le médecin de famille est appelé. Il connaît bien la maladie cardiaque de son patient — puisque c'est lui qui le traite — et c'est tout naturellement qu'il conclut à une mort naturelle. «Crise cardiaque». Personne, dans l'entourage, ne soupçonne Belle. On plaint même la pauvre femme qui, en l'espace de deux années, est si durement éprouvée par le sort. Elle a perdu un local commercial, une maison, deux enfants et maintenant son époux ! — Pauvre femme ! — Elle ne se relèvera pas de ce coup. Mais Belle ne se laisse pas décourager. Quelques jours après la mort de son époux, elle touche la prime d'assurance contractée à son nom, ou plutôt les deux primes, contractées dans deux compagnies différentes. Et deux jours avant le décès, elle a doublé les primes. Les compagnies ont des soupçons, mais elles ne disposent d'aucune preuve. Et puis, on n'allait pas importuner une femme si durement éprouvée. (à suivre...)