Initiative n Un portail électronique entièrement dédié au jeune cinéma arabe vient d'être mis en place. La cinématographie algérienne – et notamment le court-métrage – y figure. Initié par le Goethe Institut depuis le début de cette année, le site – www.arabshorts.net – se présente comme une plateforme on line promouvant la création cinématographique arabe. Ce nouveau concept qui encourage et accompagne le cinéma indépendant spécifiquement arabe, loin d'une vision imposée et réductrice de l'Occident, a été développé à partir du siège du Goethe Institut du Caire par Maurice Marcel Schwierin, conservateur du film allemand. Le site reflète la diversité de la cinématographie arabe suivant l'imaginaire et la sensibilité de chaque pays, et chacun est représenté par un coordinateur qui a pour tâche de présenter un éventail représentatif de la production du pays qu'il représente. Ainsi, pour la partie algérienne, Mounes Khammar a tenu à relever le défi de sélectionner le meilleur du court métrage. «Arabshort est un portail électronique dédié exclusivement au jeune cinéma arabe, contrairement à des sites comme youtube ou dalymotion», dit-il, et de poursuivre : «Ce site est réservé à des films faits seulement par des cinéastes arabes, qu'ils soient professionnels ou amateurs, dans les deux cas représentatifs des différents courants de la création visuelle dans chaque pays.» Interrogé ensuite sur l'objectif de ce site, il répondra : «Le but est la promotion artistique de notre région dans le monde, spécialement en Allemagne et dans le monde occidental en général, dans le cadre du dialogue culturel Nord-Sud, mais par des images de nous faites par nous, c'est d'ailleurs ce qui m'a beaucoup intéressé.» Mounes Khammar a été contacté, il y a une année, en janvier 2009, par le Goethe Institut pour représenter l'Algérie dans le cadre du projet de création d'un site international dédié au jeune cinéma arabe indépendant, organisé par l'Institut Goethe du Caire, qui est aussi, signalons-le, l'Institut Goethe central pour la région du monde arabe et de l'Afrique. «Nous avons discuté au sein d'un groupe représentant plusieurs pays arabes de la forme idéale pour le site, et j'ai œuvré personnellement avec mes collègues tunisiens et marocains pour que ce portail soit fidèle à sa vocation universelle et que son identité le soit aussi.» «Dans ce sens, reprend-il, j'ai très bien expliqué aux graphistes et à nos amis allemands que notre dimension arabe au Maghreb est différente de celle de l'Orient, que ce soit dans le fond ou dans la forme, ce qui fait toute la richesse du monde arabe sur un plan global.» Interrogé en outre sur la manière dont s'est faite sa rencontre avec le Goethe Institut, Mounes Khammar, répondra : «Dans le milieu artistique, nous sommes souvent en contact avec les différents organismes culturels nationaux et étrangers, ma rencontre avec l'Institut Gœthe s'est faite tout à fait naturellement dans le cadre d'événements organisés par eux ou d'autres événements à Alger auxquels ils prennent part comme participants ou invités.» l Mounes Khammar, qui estime que le Goethe Institut suit «une démarche positive de coopération avec la jeune génération d'artistes algériens», a évoqué la procédure de sélection des films. «Ce n'était pas difficile», confie-t-il, et de souligner : «J'ai contacté un bon nombre de jeunes réalisateurs, le fait qu'on appartienne au même milieu fait qu'on se connaît tous, mais, bien sûr, j'ai privilégié la qualité et des films qui ont eu une vie dans les différents festivals en Algérie et ailleurs.» S'exprimant par ailleurs sur les critères de sélection, il dira : «La qualité avant tout, et la diversité par la suite», et de reprendre : «Il était important pour moi que la sélection algérienne reflète la diversité qui caractérise notre culture, et d'ailleurs cela a été la sélection la plus riche par les thèmes et le nombre, 10 films, des films qui ont bénéficié d'un soutien et d'autres auto-produits, on y trouve la comédie, le drame, l'expérimental, l'animation, etc.» A noter que parmi les films qui se côtoient sur Arabshort, il y a K'hti de Yanis Koussim, El Bab de Yasmine Chouikh, Le Quotidien des automates de Abdelghani Raoui, Lyrics de Khaled Chihab, ou encore Oranges de Yahia Mouzahem.