Répression n L'occupation marocaine du Sahara occidental vise à exterminer le peuple sahraoui, selon Aminatou Haïdar. La militante sahraouie des droits de l'Homme a réitéré la nécessité pour l'ONU de créer un mécanisme pour «surveiller et contrôler la défense des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés». «L'invasion illégale, en 1975, et l'occupation marocaine du Sahara occidental ne visaient rien d'autre qu'à exterminer le peuple sahraoui», a souligné Aminatou Haïdar hier, lundi. «Depuis le début de cette invasion, le Maroc a bombardé avec du napalm et du phosphore blanc la population sahraouie, empoisonné les points d'eau, massacré des enfants et des personnes âgées, et a enterré dans des fosses communes des personnes vivantes», a-t-elle expliqué. Tout en dénonçant les multiples violations des droits de l'Homme commises par le gouvernement marocain dans les territoires occupés, dont elle a été elle-même victime dans les geôles marocaines, la militante sahraouie a réaffirmé l'urgence et la nécessité de créer un mécanisme de surveillance et de protection de ces droits dans les territoires. Aminatou Haïdar a mis en garde, par ailleurs, sur la «nouvelle stratégie du Maroc qui consiste à armer ses colons pour agresser la population sahraouie, ce qui pourrait provoquer des affrontements, voire un massacre comme cela s'est passé au Timor oriental». «Notre seul tort est de revendiquer le droit à l'existence en tant que peuple», a affirmé Aminatou Haïdar qui n'a pas écarté «la possibilité d'être assassinée» à son retour, dans deux semaines, à El-Ayoun occupée. Pour sa part, son avocate, Ines Miranda, a fait, à cette occasion, une rétrospective du conflit sahraoui en soulignant que l'occupation du Sahara occidental par le Maroc «s'est faite avec beaucoup de sang et de douleur, obligeant un peuple à fuir». Dans ce sens, elle a rappelé que le Maroc est une «puissance occupante contraire au droit international, qui pille les ressources naturelles d'un territoire non autonome comme le Sahara occidental». Elle a également dénoncé les «procès iniques» intentés aux prisonniers politiques sahraouis, qui se déroulent à la suite de «détentions arbitraires, de tortures et d'interrogatoires en l'absence d'avocats». L'avocate a estimé, en outre, que le gouvernement espagnol «n'a pas été à la hauteur des réponses qu'attendait de lui la société civile» et «devrait se positionner en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui comme l'avait fait le Portugal avec son ancienne colonie, le Timor oriental, dans une situation très similaire». Un rapport de l'ONU a appelé dans ce contexte, hier, lundi, le Conseil de sécurité à reconduire pour un an la mission des Nations unies au Sahara occidental, pressant le Maroc et le Polisario à négocier la fin de leur conflit à propos de ce territoire. Le rapport, réalisé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime que le mandat de la Mission de l'ONU au Sahara (Minurso), qui expire à la fin du mois, devrait être prolongé au 30 avril de l'année prochaine. Ban Ki-moon appelle également les 15 membres du Conseil à presser Rabat et le mouvement indépendantiste du Sahara occidental à négocier de bonne foi et sans conditions préalables sous les auspices de l'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross.