Selon des enseignants interrogés sur la question, le recours des élèves aux cours de soutien n'est pas dû à la perturbation causée par la grève, mais plutôt à la surcharge des programmes pédagogiques. Nos interlocuteurs sont unanimes à affirmer qu'il est impossible de terminer tous les programmes, appelant les responsables du secteur à dispenser les élèves de certains contenus. «Il ne faut pas courir derrière l'achèvement des programmes car cela relève de l'utopie. La priorité doit être accordée à la révision et à la préparation des élèves pour les examens», affirme un enseignant d'Histoire dans un lycée à Ben Aknoun, ajoutant qu'une note doit être envoyée par le ministère afin d'informer l'ensemble des enseignants sur le territoire national des programmes à éliminer. Pour lui, les élèves accusant un retard dans l'assimilation de leçons pourraient récupérer ce qu'ils ont raté en classe sans avoir besoin de cours de soutien à l'extérieur, à la seule condition de leur donner le temps pour une bonne révision. Omar, enseignant de mathématiques dans un CEM à Kouba, estime que la nécessité est de consolider les connaissances des élèves, affirmant que même s'il n'y avait pas eu de grèves, il aurait été impossible d'achever les programmes. «La surcharge des programmes fait peur aux élèves. L'enseignant est obligé de faire l'impasse sur certaines activités et les élèves se plaignent de la rapidité du rythme d'apprentissage», ajoute-t-il, appelant à réviser les contenus pédagogiques pour les prochaines années «pour ne pas retomber dans le même piège.» Les cours de soutien peuvent, selon notre interlocuteur, avoir un impact négatif sur l'élève car cela lui cause une pression supplémentaire. Selon lui, «la meilleure solution est de consacrer deux semaines ou une vingtaine de jours à la révision et à des séances d'exercices.»