Résumé de la 60e partie n Quand miss Johnson, en présence de Miss Bulstrode, termine son récit, l'inspecteur les informe qu'il se rend sur le lieu du crime…` C'est si affreux, s'émut-elle. Et, pour moi, ça rend pire encore le fait que je ne l'aimais pas. D'ailleurs, pas plus tard qu'hier soir, nous avions eu une dispute dans la salle des professeurs. Moi, j'affirmais que trop d'éducation physique, c'était mauvais pour certaines de nos filles.., les plus fragiles. Miss Springer soutenait que j'étais stupide, que c'était justement celles-là auxquelles c'était le plus nécessaire. Que ça leur donnait du tonus et que ça en faisait des femmes, disait-elle. Je lui ai rétorqué qu'elle n'avait pas la science infuse, même si elle pensait le contraire. Après tout, moi, j'ai été formée à ça, et j'en sais bien plus sur les fragilités et sur les maladies que n'en sait miss Springer - qu'elle n'en savait, veux-je dire - encore que je sois prête à admettre qu'elle connaissait tout des barres parallèles, du cheval d'arçon et de l'enseignement du tennis. Mais, Seigneur ! maintenant que je repense à ce qui s'est passé, je voudrais bien n'avoir jamais dit ce que je lui ai dit. J'imagine qu'on se sent toujours comme ça après un drame. Je me le reproche, je me le reproche sincèrement. Je... — Allons, allons, ma chère, asseyez-vous, lui ordonna miss Bulstrode en la poussant vers le canapé. Restez tranquille et ne vous inquiétez pas des petits conflits que vous pouvez avoir eus. La vie serait bien ennuyeuse si nous étions d'accord sur tous les sujets. Miss Johnson s'installa, et se mit à bâiller. Miss Bulstrode suivit l'inspecteur Kelsey dans le hall. — Je lui ai donné beaucoup de cognac, s'excusa-t-elle. Ça l'a rendue un peu bavarde. Mais pas vraiment incohérente, non ? — Certes non. Elle m'a fourni un récit très clair des événements. La directrice conduisit l'inspecteur à la petite porte. — C'est par là que miss Chadwick et miss Johnson sont sorties ? demanda-t-il. — Oui. Vous voyez qu'elle donne sur le sentier qui mène au pavillon par le bosquet de rhododendrons. L'inspecteur s'était muni d'une torche puissante. Miss Bulstrode et lui arrivèrent bientôt au pavillon, maintenant éclairé à plein. — Belle construction, commenta Kelsey. — Cela nous a coûté beaucoup d'argent, répliqua miss Bulstrode. Mais nous pouvions nous l'offrir ajouta-t-elle avec sérénité. La porte ouvrait sur une pièce de vastes dimensions. On y voyait des placards, qui portaient les noms des diverses élèves. Au fond, il y avait des râteliers pour les raquettes et pour les crosses. Sur le côté, un passage menait vers les douches et les vestiaires. L'inspecteur observa une pause avant d'aller plus loin. Deux de ses hommes s'affairaient. Un photographe en terminait avec son travail, tandis qu'un autre recherchait des empreintes. (à suivre...)