Résumé de la 62e partie n Sur le lieu du crime, on ne trouve aucune empreinte qui puisse aider les enquêteurs... Naturellement, dit miss Chadwick, elle peut avoir vu une lumière, comme miss Johnson un peu plus tard, et être venue vérifier. C'est ce qui me paraît le plus plausible. — Je pense que vous avez raison, approuva l'inspecteur. Mais il nous reste une petite question : Serait-elle venue ici toute seule ? — Oui, répondit miss Chadwick sans hésitation. — Miss Johnson est venue chez vous et vous a réveillée, lui rappela Kelsey. — Je sais. Et c'est ce que j'aurais fait, moi, si j'avais vu cette lumière. J'aurais été trouver miss Bulstrode, ou miss Vansittart, ou je ne sais pas qui. Mais ce n'était pas le style de miss Springer. Elle a toujours eu pleine confiance en elle - et elle était du genre à préférer régler elle-même le sort de l'intrus. — Autre chose, encore. Avec miss Johnson, vous avez emprunté la petite porte. Elle n'était pas fermée à clef ? — Non. — Peut-on présumer que miss Springer l'avait laissée ouverte ? — Cela me paraît une conclusion évidente, confirma miss Chadwick. — Donc, résuma l'inspecteur, il nous faut supposer que miss Springer a vu une lumière dans le gymnase - ou dans le pavillon des sports, peu importe - et que la personne qui s'y était introduite, quelle qu'elle soit, lui a tiré dessus. Le policier se tourna vers miss Bulstrode, immobile sur le seuil. — Ça se tient, vous pensez ? interrogea-t-il. — Pas du tout, répliqua la directrice de Meadowbank. Je vous accorde le premier acte. Admettons que miss Springer ait vu une lumière, et qu'elle ait voulu s'en enquérir d'elle-même. Cela, c'est tout à fait probable. Mais que la personne qu'elle aurait dérangée lui tire dessus - je n'y crois pas. Si quelqu'un n'avait rien à faire ici, il aurait sans doute pris la fuite. Ou, au moins, il aurait essayé. Pourquoi quelqu'un serait-il venu ici aux petites heures avec un pistolet ? C'est ridicule. Voilà ce que c'est. Ridicule !... II n'y a rien ici qui vaille la peine qu'on le vole, et certainement rien qui vaille un meurtre. — Vous pensez qu'il est plus vraisemblable que miss Springer ait interrompu un rendez-vous ? — C'est l'explication qui me vient aussitôt à l'esprit, et qui me semble la plus probable. Mais elle n'expliquerait pas l'assassinat, n'est-ce pas ? Mes pensionnaires ne se promènent pas avec des pistolets, et les jeunes gens qu'elles pourraient avoir envie de rencontrer ne me semblent guère de l'espèce à porter une arme non plus. L'inspecteur approuva : — Les éventuels galants n'auraient, au mieux, qu'un couteau à cran d'arrêt. Disons donc que miss Springer est sortie pour retrouver un homme qui... — Oh ! non, pas miss Springer, rit soudain miss Chadwick. (à suivre...)