L'huile d'olive a toujours été considérée, dans toutes les époques et dans tous les pays où l'olivier est cultivé traditionnellement, comme un remède, voire une véritable panacée que l'on emploie pour soigner les maux les plus divers. Les médecins de l'antiquité ont tous recommandé l'utilisation des feuilles d'olivier et surtout d'huile d'olive. Elle avait la réputation d'être un laxatif, un cholagogue (évacuation de la bile) un antitussif, un remède contre les maux d'oreille, etc. Les athlètes de l'antiquité s'enduisaient le corps d'huile et d'aromates pour le raffermir et après les épreuves pour le reposer et l'assouplir. Chez nous, dans certaines régions, comme la Kabylie ou les Aurès, on en oint le nouveau-né avant de l'emmailloter. Les mères, mais souvent les vieilles femmes, procèdent régulièrement à des onctions des nourrissons : elles dénudent l'enfant et, la main plongée dans une assiette d'huile, elles lui frottent les membres et en verse un peu sur la fontanelle. Les médecins musulmans ont préconisé l'emploi de l'huile d'olive pour divers usages. Ibn Qayyîm al-Jawziya la recommandait comme laxatif, vermifuge et antipoison. il lénifie la peau et aide à prévoir la canitie. Ish'âq ben Amrân préconise les mêmes emplois. Il considère que l'olive verte, quand elle est macérée dans du vinaigre, est plus facile à digérer. Dans la tradition populaire, l'huile d'olive, avec le miel, est une véritable panacée, on l'utilise pratiquement pour soigner toutes sortes de maladies et dans certaines régions du Maghreb on en oint entièrement les nouveau-nés et on leur en frotte la fontanelle, pour les raffermir (voir, dans les prochaines parties, quelques recettes populaires).