Hussein-Dey En se rendant à l?école en ce 9 décembre 2003, Katia ignorait qu?un monstre la guettait. En effet, la petite fille est abordée par son voisin Karim, un garçon de café de 18 ans, qui lui demande de le suivre. Toute confiante, Katia lui obéit. Il l?emmène dans une maison abandonnée, pas loin du lieu où elle habite. Sur place, le jeune homme déshabille la petite fille et abuse d?elle. Sous l?effet de l?atroce douleur, Katia se met à crier. Pour la calmer, Karim lui remet une pièce de 50 DA et la menace de représailles si elle raconte à qui que ce soit ce qui venait de se passer. Dire que cela se passait en plein mois de jeune et de piété ! Après ces moments terribles, Katia rentre en larmes et raconte son calvaire à sa famille. Alertée, la gendarmerie convoque le pédophile qui avoue son forfait. Présenté au magistrat instructeur, il est entendu et écroué pour atteinte à la pudeur sur mineure. Entre-temps, la petite Katia est examinée par un médecin de la localité qui constate des blessures anales toutes récentes. A cause d?atroces douleurs, une anuscopie est effectuée et le diagnostic est formel : il y a eu pénétration avec violence. Quelques mois plus tard, Karim, à peine sorti de l?adolescence, se retrouve devant la cour criminelle d?Alger. Le 21 février 2004, il doit répondre de ses actes. Le président de la cour, après avoir procédé à l?identification d?usage, prie le greffier de lire l?arrêt de renvoi. Pendant ce temps, la petite Katia, présente dans la salle, n?arrêtait pas de bouger, de jouer et de dévisager les hommes en robe noire, les policiers et les gendarmes et surtout d?admirer la grande salle d?audience. Prié de s?expliquer, Karim se tait. La cour n?obtient de l?inculpé aucun éclaircissement. Le mis en cause ne cesse de répondre par des faux-fuyants. Appelé à la barre, le père de Katia, très affecté, avoue ne rien comprendre à ce qui est arrivé à son enfant. Interrogée à son tour, la petite fille répond aux mêmes questions en jouant avec les documents qui se trouvaient devant elle. En vrai papa, le président met la petite victime à l?aise en lui posant des questions sur sa scolarité. Charmée, Katia est mise en confiance et répond : «Tonton Karim.» Le président pousse alors un long soupir. Il prie la gamine de lui raconter sa mésaventure. Cette dernière ne se fait pas prier, elle va même plus loin en désignant de sa petite main ses fesses et l?atroce douleur qu?elle a ressentie. Le président ne peut se retenir d?en faire la remarque à l?accusé. Pour lui, les détails ne peuvent être remis en cause, venant d?une gamine de 6 ans. Mme la procureur de la République demande à ce que la loi soit appliquée à l?encontre de ce genre d?individus qui portent préjudice à l?honneur des citoyens et particulièrement à cette enfant qu?il faudrait protéger. Aussi, elle demande que l?honorable cour prenne en considération la gravité des faits reprochés à l?accusé et requiert une peine de 7 ans de prison ferme. Prenant la parole, l?avocat de la défense remet en cause l?enquête des gendarmes, qu?il qualifie de bâclée. L?avocat tente même de démontrer que son mandant a subi une intervention chirurgicale au niveau de ses poches testiculaires. Le médecin traitant atteste que Karim ne possède point de «bourses» et qu?une sonde a été introduite dans son pénis. Pour la robe noire, Karim est dans l?impossibilité de commettre un tel acte, car c?est un impuissant, donc il n?y a pas eu de pénétration. A la fin de la plaidoirie, il demande l?acquittement de son mandant. Après les délibérations, la cour reconnaît Karim coupable tout en lui accordant des circonstances atténuantes et le condamne à une peine de 3 ans de prison ferme.