Beauté n Bordj Zemmoura, surnommée «la ville de la montagne dominante» est un site touristique et religieux, la cité a connu des transformations urbaines et des avancées socioéconomiques qui ont mis à profit le caractère montagneux et forestier de la région. Nichée à flanc de montagne dans le prolongement de la chaîne des Bibans, exposée en plein sud et se repaissant des rayons du soleil, Bordj Zemmoura aurait été baptisée par les Turcs lorsqu'ils s'y installèrent en 1560. Ce village reste mystérieux, s'agissant de la date exacte de sa création. L'on suppose que ce fut une cité antique datant du Xe siècle, construite à flanc de montagne autour de la mosquée et d'une fontaine d'eau. Trois quartiers de Zemmoura rappellent trois époques distinctes de l'Histoire de cette petite ville pittoresque. La période berbère, d'abord, grâce à ses maisons basses à toiture en tuile, comme l'on en voit dans toutes les régions de la Kabylie. Il y a ensuite le quartier turc ou Souiga. C'est une sorte de «mini-casbah» quadrillée de ruelles étroites comme celles que l'on retrouve à Alger ou à Constantine et, enfin, le quartier européen avec quelques immeubles cossus de deux ou trois étages. Malheureusement, son isolement, jusqu'à une période encore récente, l'absence de grandes voies de communication, ont fait perdre à cette cité antique sa dimension touristique, toutefois les autorités tentent maintenant, par des actions de développement, de mettre sur les rails la région en y introduisant le gaz naturel et en y réhabilitant, surtout, les routes qui mènent d'ailleurs vers les villes de Béjaïa et de Sétif par le nord de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Zemmoura était un passage obligé pour les caravanes venant du Sud, de M'sila et de Boussaâda, pour remonter vers la vallée de la Soummam et le port de Béjaïa d'où, sans doute, le choix des Turcs pour s'y installer et contrôler le trafic commercial. Mais ce ne sont pas les Turcs qui ont urbanisé le village. Les musulmans sont les premiers à y avoir rayonné en y diffusant la culture arabe et musulmane en construisant, notamment, la zaouïa d'El-Goléa vers 1350. Celle-ci est bâtie au creux d'une vallée et protégée par la montagne où il est ardu de pénétrer. Aujourd'hui encore, l'on ne peut y accéder que par une seule piste abrupte pour atteindre, en premier lieu, le village d'El-Goléa à l'architecture berbère et ressemblant étrangement, aussi, à une petite casbah construite en briques d'argile (toub). Il y a aussi la mosquée Ben Hidous, superbe lieu du culte musulman, restauré grâce à des dons de fidèles. Construite en pierre, trônant sur un léger promontoire au centre du village, elle fait partie du paysage et attire naturellement le regard de quiconque pénètre pour la première foi à Zemmoura. Les autorités locales assurent que le secteur du tourisme, dans cette région est «bien placé pour s'imposer et se développer durablement» car elle fait l'objet d'un effort considérable d'amélioration des conditions de vie. Zemmoura est «faite pour être découverte et aimée».