Estimation n L'Algérie produit entre 100 000 et 110 000 tonnes de plastique. 90% de la matière première est importée, alors que l'Algérien consomme entre 3 et 4 kilos de plastique annuellement. C'est ce qu'a déclaré, hier, Benamar Naoum, un expert en la matière, en marge de l'inauguration de la 4e édition du Salon international de l'industrie du plastique et du caoutchouc – qui se tient du 19 au 23 avril au Palais des expositions des Pins Maritimes – sous le thème : «Plastique et environnement». M. Benamar a expliqué que l'outil national compte 12 000 petites entreprises privées qui produisent entre 600 000 et 900.000 tonnes/an mais c'est le secteur public avec l' Enpc, filiale de Sonatrach, qui assure, par le biais de ses 18 unités de transformation, une production de 110 000 tonnes. «La matière première, qui est un produit boursier soumis aux fluctuations du marché, coûte cher», a t-il encore précisé. «L'Algérie a les possibilités de développer l'industrie du plastique pourvoyeur de richesses et d'emplois. Nous ne pouvons pas nous limiter aux articles de ménage, puisque notre pays a les moyens et la maîtrise technologiques pour enclencher la machine en lançant de nouveaux investissements», a ajouté M. Naoum qui évoque aussi les possibilités d'exportation. Il déplore que malgré tous ces atouts, l'offre reste faible. «L'ENIP de Skikda ne produit que 70 000 tonnes.» De plus, affirme-t-il, il y a actuellement une «forte demande», face aux mauvaises conditions de production qui pénalisent les entreprises qui ont dû fermer récemment à cause des mesures restrictives, notamment l'application du crédit documentaire. Ceci en plus des autres conséquences, notamment, sur le prix du plastique qui est passé de 1 200 DA le kilo à 1 900. C'est pourquoi, l'intervenant propose des assises nationales sur la plasturgie en Algérie qui regrouperont toutes les institutions concernées afin d'évaluer la situation actuelle et de dégager une véritable stratégie pour relancer et promouvoir ce secteur. Concernant la normalisation de la fabrication et de l'utilisation du sac destinée aux denrées alimentaires, cet expert a estimé que c'est «un faux débat». Partant du principe qu'il y a des sacs fabriqués avec un «colorant noir» ne portant aucun préjudice à la santé humaine. La couleur importe peu ! «Chez nous il y a de la triche puisque certains producteurs osent produire des sachets noirs à base de déchets d'autres sachets de différentes couleurs. La meilleure solution est d'intensifier les mesures de contrôle auprès des producteurs pour éviter les risques qui en découlent.» De son côté, Irzi Saïd, directeur de Shm Events, un des organisateurs de cette manifestation, a expliqué que 29 sociétés participent à cet événement dont 6 sociétés algériennes et 12 sociétés mixtes chinoises, allemandes, françaises, espagnoles, italiennes. Il est à souligner que près de 466 sociétés algériennes sont aujourd'hui spécialisées dans l'industrie du plastique et du caoutchouc.