Statistiques n Le nombre d'accidents de la route a diminué au début de l'année 2010 de 34,40%, comparativement au premier trimestre 2009. C'est le bilan dressé, hier, par Bellouti Ali, lieutenant-colonel, commandant de la Gendarmerie nationale. Celui-ci a précisé que le nombre d'accidents est passé de 9 005 en 2009 à 5 907 en 2010, M. Bellouti a estimé que cette baisse importante est due essentiellement aux sanctions liées à l'application du nouveau code de la route avec tout ce qu'il comporte comme mesures répressives. L'ouverture de nouveaux tronçons de l'autoroute Est-Ouest, la généralisation de l'information, la formation et surtout les campagnes de sensibilisation, ont contribué également à cette baisse. En dépit de ces résultats jugés «acceptables», le sinistre record de plus de 4 000 morts et de milliers de blessés reste une réalité. Le même bilan établi par la Gendarmerie nationale signale 24 715 accidents en 2009, ayant fait 3 829 morts et 43 782 blessés. Soit une moyenne de 11 morts par jour pour 68 accidents quotidiens. 3 500 handicapés par an sont victimes d'accidents. Ces dégâts coûtent au Trésor public près de 100 milliards de dinars par an. Intervenant sur le rôle de l'infrastructure, le professeur Farès Boubakour de l'université de Batna, chercheur en transports et sécurité routière, a souligné que, hormis le facteur humain qui est le plus souvent présenté comme le premier responsable de l'accident (de 90 à 95%), l'infrastructure routière en Algérie est responsable à 3% des accidents mortels. Il est vrai qu'une infrastructure de qualité diminue de manière importante les risques d'accidents de la route, les infrastructures non entretenues, celles qui ne répondent pas aux normes, ne font que renforcer l'augmentation du nombre d'accidents. La preuve, dira-t-il, est qu'actuellement il y a un programme de règlement de 1 500 points noirs dans certaines routes des zones urbaines. «L'ouverture de l'autoroute Est-Ouest va certainement stabiliser et réduire le nombre d'accidents, mais en contrepartie cela encouragera les gens à acheter un véhicule, d'où l'augmentation du parc automobile dans notre pays, sachant qu'il est passé de 2,9 millions en 2000 à 5,4 millions en 2009, tous types confondus», a fait remarquer l'intervenant. En réponse à une question sur le nouveau code de la route, il dira : «Il est à garder tel quel dans le fond, mais il faut juste en arrondir les angles.» Et d'ajouter : «Les gens vont progressivement adopter de nouveaux comportements en respectant les mesures les plus drastiques que comporte ce code. Les retraits de permis vont diminuer le nombre d'accidents», argue-t-il. Pour sa part, Slimane Himouri, expert en sécurité routière, a souligné que l'état des routes intervient dans 6,5 à 7,5% des accidents. A ce titre, il a relevé quelques défaillances relatives aux nouvelles voies de l'autoroute Est-Ouest. Il semblerait que cette infrastructure ne soit pas aussi sécurisée qu'il y paraît. Outre le manque d'éclairage, «la bande d'arrêt d'urgence, telle qu'elle est conçue, présente un éminent danger pour les usagers», a alerté M.Himouri.