Des universitaires et écrivains spécialisés dans la littérature pour enfants ont souligné mercredi, lors d'une conférence, en marge du 7ème salon national du livre, la nécessité de ressusciter le conte oral pour enfants en bas âge, et ce afin de les inciter à la lecture. Les universitaires ont ainsi appelé les parents à revenir à la tradition des ancêtres et enseigner le patrimoine culturel à leurs enfants, qu'ils jugent nécessaire pour la structure du cerveau de l'enfant de 0 à 7 ans. «Harry Potter ne doit pas nous faire oublier la magie de M'Kidèche, Loundja Bent El Ghoul et le Grain magique de Taous Amrouche», a déclaré Malika Boudalia, éditrice-écrivain pour enfant, estimant que «nos enfants sont victimes des stratégies internationales de destructions». Elle a, ensuite, a relevé que «nous sommes en rupture avec le patrimoine culturel et la coutume de transmettre, oralement aux bébés d'abord, les valeurs, les principes et les caractéristiques d'identité». Cette rupture, qui «n'est pas spécifique à l'Algérie, a créé la haine de soi», selon l'écrivain qui a appelé les parents à se réconcilier avec leur patrimoine. Fatma Zohra Nedjai Mebtouche, universitaire, spécialiste en science du langage, a, pour sa part, mis l'accent sur l'apport du conte à permettre à mettre en place des outils d'intelligence qui facilitera la lecture par la suite. Et d'ajouter : «La vie moderne a fait que les mamans délèguent leurs responsabilités à la sucette, la télévision et par la suite, au préscolaire et à l'école», ajoutant que «beaucoup de parents ont négligé l'apport du traditionnel conte oral qui précède l'initiation à la lecture». Elle a, dans ce contexte, estimé nécessaire de créer une symbiose entre l'enfant et les personnages du conte oral raconté dans la langue maternelle et du conte écrit, appelant les parents à consacrer un budget pour le livre, et à apprendre aux enfants à le toucher, à regarder les images et à raconter à leur façon l'histoire.