Photo : S. Zoheïr Par Tassadit Lazili Les tables rondes et les conférences animent les soirées littéraires du 1er Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse. Ces rencontres qui se déroulent sur l'esplanade de Riad El Feth, à Alger, attirent beaucoup de monde, entre spécialistes et simples observateurs de la scène littéraire. A la 6e soirée de l'événement culturel qui enregistre un important afflux de visiteurs, les professionnels ont abordé, lors d'une table ronde, l'importance de la lecture et du conte. Toutes les questions relatives à ce domaine ont été soulevées durant plus d'une heure entre conférenciers, journalistes et l'assistance. L'universitaire, Mme Ferchouli, a fait un état des lieux de la littérature de jeunesse. Pour elle, «il n'y a pas de culture de la lecture dans les sociétés actuelles». «L'école, la famille, la collectivité doivent s'impliquer pour remédier à cette situation», a prôné l'intervenante, tout en ajoutant que les écrivains «doivent se tourner vers cette frange de la société». Pour conclure son intervention, Mme Ferchouli propose une série de rencontres entre des écrivains et les jeunes pour leur faire découvrir et aimer la littérature. Quant à Malika Boudalia, auteur de livres pour enfants, sa communication se penchera sur l'importance du conte. A ce propos, elle dira que «le conte est indispensable à l'évolution cognitive de l'enfant». La pédagogue a rappelé que «l'écoute des contes du terroir ou universels permet à l'enfant un développement cognitif et intellectuel.» Elle a parlé aussi de la déperdition de la tradition orale, «l'enfant n'a pas beaucoup de rencontres avec le récit» a-t-elle affirmé. «L'enfant doit être pris en charge par l'école qui doit le nourrir en récits», conclura-t-elle. De son côté, l'écrivain Guadeloupéen, Max Rippon, entamera son allocution par : «Personnellement, je n'écris pas pour les jeunes, j'écris simplement», a-t-il dit, ajoutant : «Je ne sais rien faire d'autre qu'écrire.» «Pour moi, écrire, c'est communiquer avec son stylo, sa peinture, sa musique», a indiqué l'écrivain guadeloupéen, estimant que les universitaires ont classé les différents écrits en roman, récit, poésie et nouvelle «par souci d'un confort d'analyse». «Lorsqu'on écrit, on doit répondre à 4 questions : ‘‘Est-ce que j'ai quelque chose à dire ?'', ‘‘pourquoi le dire?'', ‘‘à qui le dire'' et ‘‘comment le dire''», a conclu Max Rippon. Pour rappel, le 1er Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse, qui se tient du 21 au 29 août, accorde une place importante au volet animation, destiné à l'enfant, tout en mettant en exergue le livre, qui est toujours en arrière-plan, disent les organisateurs. «C'est une manière pour nous de socialiser l'enfant avec le livre, et le pousser à aller aux librairies», ont-ils ajouté. Tous les ingrédients ont été réunis pour encourager l'enfant à aller à la recherche du livre : des stands de plusieurs éditeurs, algériens et étrangers, un bibliobus de la Bibliothèque nationale. Ce dernier met à la disposition des jeunes lecteurs plusieurs livres, entre nouvelles, histoires, et contes. L'accès y est libre, et l'enfant peut choisir son ouvrage tout seul et tranquillement. Il peut le lire à l'intérieur du bibliobus, comme à l'extérieur, en plein air. Une table et des chaises ont été installées pour les chérubins et les adolescents. L'enfant peut emprunter un livre pour le lire plus tranquillement chez lui, et doit le remettre avant la clôture du festival.