à quelques semaines du Ramadhan, une question récurrente se pose : les diabétiques peuvent-ils accomplir le jeûne ? Beaucoup d'entre eux le font, ignorant les risques. La réponse est parfois aussi simple que peut l'être notre religion, qui autorise les malades, notamment les diabétiques, à manger durant le mois sacré pour ne pas mettre leur vie en péril. L'islam est bien clair et il est spécifié dans le Coran qu'il ne faut pas mettre sa vie en danger. Spécialistes, hommes de religion, diététiciens et associations ont lancé hier un appel aux diabétiques pour qu'ils respectent l'avis de leur médecin. Ils intervenaient lors d'une rencontre au forum d'El Moudjahid, organisée par les laboratoires Novo Nordisk, à l'occasion du lancement d'une campagne de sensibilisation intitulée «Diabète et Ramadhan». Cette campagne s'inscrit dans le cadre du projet international «changeons le diabète», initié par les laboratoires danois, leader mondial dans le traitement du diabète, partenaire officiel de la Fédération internationale du diabète et de la Fondation mondiale du diabète. Cette rencontre a été animée par de nombreux intervenants, dont le Pr Boudiba, chef de service de diabétologie au CHU Mustapha, le Pr Benredouane, expert dans les affaires religieuses, Mme Hamri, diététicienne, M. Boucetta, président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques (FAAD) et M. Digy, P-DG de Novo Nordisk. Ce laboratoire mène cette campagne en collaboration avec les associations de diabétiques sur tout le territoire national en vue d'améliorer la santé et le bien-être des diabétiques pendant le Ramadhan et ce, par des activités d'éducation, de sensibilisation et de prévention. Le diabète est une maladie chronique qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays. Les chiffres sont effarants. M. Boucetta estime que 10% de la population est atteinte de diabète (près de trois millions d'Algériens), dont 25% sont insulino-dépendants. Parmi ces malades, beaucoup font carême en dépit de l'interdiction des spécialistes et des risques que comporte le jeûne, notamment pour les diabétiques sous insuline. «Le jeûne est strictement contre-indiqué pour les diabétiques de type I (sous insuline). Ces derniers ne doivent pas se sentir gênés de rompre le jeûne, car notre religion l'autorise», ont indiqué en substance les intervenants. «Un programme est en cours d'élaboration entre le ministère de la Santé et celui des Affaires religieuses pour lancer des campagnes de sensibilisation dans les mosquées», a annoncé une représentante du département de la Santé. Des spots publicitaires sont également prévus pour informer sur le jeûne et les maladies chroniques. Par ailleurs, 10% de la population ignore qu'elle est atteinte de diabète, d'où l'importance capitale de surveiller son état de santé et de contrôler son état de glycémie, sa pression artérielle et le taux de graisse dans le sang, recommandent les spécialistes. Le dépistage du diabète doit se faire régulièrement. Dans ce sens, les unités mobiles «Changeons le diabète» sillonnent le pays, dans le cadre de la lutte contre cette maladie qui fait des ravages. L'éducation thérapeutique demeure essentielle. Ainsi, des conseils et une formation appropriée aux soins autonomes sont prodigués aux personnes atteintes de diabète et leurs familles. Un intérêt particulier est accordé aux symptômes de l'hyperglycémie et de l'hypoglycémie, au contrôle glycémique, à la planification des repas, à l'activité physique, aux médicaments et à la gestion des complications graves. A. B.