Réaction n Après le dernier sit-in organisé par les familles des disparus, Me Ksentini a affirmé que «cette question a déjà été tranchée». Le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (Ccnppdh), Farouk Ksentini, a expliqué qu'il est difficile, voire «impossible», d'identifier les agents qui ont commis des dépassements ayant conduit par la suite à la disparition de plusieurs citoyens. «Je dis qu'il est impossible d'identifier les responsables de la disparition de personnes durant la tragédie nationale, en dépit de la légitimité de la demande. Il est aussi impossible de les condamner ou de les poursuivre en justice car il n'y a pas d'archives ni de dossiers ou de témoignages sur ce dossier», a-t-il souligné. Me Ksentini, qui intervenait jeudi sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, estime qu'il faut se mettre d'accord sur le principe des indemnités et «tourner la page». «A mon avis, il faut tourner la page, et ceci bien sûr après s'être mis d'accord sur le principe des indemnités. Moi j'ai le droit de donner mon avis sur ce point sensible et les familles de ces disparus aussi sont libres de donner le leur, car c'est leur droit», a-t-il dit. A ce propos, poursuit-il, «la charte pour la paix et la réconciliation nationale précise également que la page a été complètement tournée». Concernant la situation des droits de l'homme en Algérie, le président de la Ccnppdh estime que notre pays «est un pays propre au sens plein du terme, grâce à la volonté politique de l'Etat». Néanmoins, il a indiqué que l'application des lois relatives aux droits de l'homme «est en deçà des attentes en raison de l'absence de la culture des droits de l'homme», ce qui amène l'administration à «commettre des dépassements qui s'avèrent parfois très graves». Me Ksentini a fait savoir que «toutes ces insuffisances ont été soulignées dans le rapport annuel que nous avons remis au président de la République». L'intervenant a également dit avoir évoqué la réconciliation nationale dans ce rapport, tout en soulignant «qu'elle a atteint ses objectifs à 95%». Les droits sociaux sont une autre question qui a été évoquée dans ce rapport, explique encore Me Ksentini. «Nous avons cité le programme du million de logements, ce qui n'a jamais été fait dans un pays du tiers monde. Mais on ne peut pas satisfaire les besoins de tout le monde en même temps. Nous avons également signalé la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens avec la flambée des prix et les salaires qui sont insuffisants. La détérioration du pouvoir d'achat a provoqué un malaise social».