Isolement n Distant d'environ 300 mètres au sud-est du chef-lieu de la commune, le quartier de Sidi-Lakhdar souffre de multiples problèmes. Il s'agit notamment du piteux état de la piste qui le sépare de la route menant vers le chef-lieu de daïra de Khemis El-Khechna. Aux portes du «haouch», deux jeunes garçons nous recommandent de laisser notre véhicule à l'extérieur pour nous éviter toute mésaventure liée toujours à l'état de la route. De là, en compagnie des deux jeunes, nous continuons à pied pour aller à la rencontre des habitants du quartier. Ici, tout le monde est chaussé de manière à répondre aux exigences du terrain : des ruelles inondées, de la boue atteignant parfois 15 cm d'épaisseur. Des ordures ménagères qui s'amoncellent çà et là. Nous avons mis 20 minutes pour parcourir environ 50 mètres. Une réalité vécue au quotidien par les habitants de cette bourgade. Une fois à l'intérieur, les occupants de cette cité nous entourent pour nous faire part de leurs problèmes. «Voyez-vous dans quelles conditions nous vivons ?... Si l'on peut appeler ça une vie !», fait observer tristement ammi Ahmed, la soixantaine environ. Toutefois, le problème majeur dont souffre ce «haouch», c'est l'alimentation en électricité. «Toutes les maisons ici s'alimentent en électricité grâce à des branchements effectués depuis les maisons de nos voisins de la cité Sidi-Lakhdar II». Le comité de village, selon eux, a sollicité à maintes reprises les responsables de la commune pour trouver une solution à ce problème mais leurs requêtes n'ont eu aucun écho. Il y a deux ans, les habitants de ce village ont décidé de résoudre le problème et se sont adressés à la direction de la Sonelgaz de Boumerdès qui leur a exigé 200 millions de centimes pour l'achat des pylônes et du fil électrique. «Cela fait une année que nous avons versé l'argent et nos maisons ne sont toujours éclairées que grâce à la générosité de nos voisins», déplore ammi Ahmed. Il faut dire que l'électricité n'est pas le seul problème dont souffre Sidi-Lakhdar II. A en croire ses habitants, l'eau ne coule dans les robinets qu'une fois par semaine, tandis que les travaux d'assainissement des eaux usées entamés par les services de la commune – comme par hasard juste avant l'élection présidentielle ! – ont été abandonnés au lendemain des cette élection. Quant à l'approvisionnement en gaz de ville, ces villageois dénoncent l'anarchie dans laquelle ont été effectués les branchements car nombreuses sont les maisons qui n'ont pas été touchées par l'opération bien qu'elles figurent sur la liste des bénéficiaires. Autre problème, les ordures s'entassent dans tous les coins de ce quartier. «Le tracteur qui ramasse les poubelles reste parfois plus de 10 jours pour se venir dans notre quartier», déplorent-ils. Par ailleurs, à la question de savoir quelles sont les réponses données par les responsables à leurs doléances, les villageois répondent : «Ils considèrent toujours que nos constructions sont illicites, vu le terrain non cadastré sur lequel elles sont érigées.» Le maire aux abonnés absents n Nous avons sollicité le P/APC pour une interview, notamment pour vérifier la véracité des déclarations de la population et nous faire part des projets inscrits pour le développement de la région. Ce dernier, ne pouvant pas nous recevoir ce jour-là, nous a promis de le faire dès le début de la semaine qui suivra, mais depuis, toutes nos tentatives de le joindre sont restées vaines.