L'ancien chef de l'état panaméen, Manuel Noriega, a été extradé des Etats-Unis et est arrivé, ce mardi, en France, où il doit être jugé pour blanchiment d'argent de la drogue onze ans après y avoir été condamné par défaut. L'ancien homme fort du Panama était en voie de transfèrement vers le palais de justice de Paris. Là, l'ex-dictateur devait se voir notifier son mandat d'arrêt, puis comparaître devant un juge des libertés et de la détention, qui devait statuer sur son incarcération dans l'attente d'un nouveau procès. La justice française l'a condamné par défaut en 1999 à dix ans de prison, mais souhaite organiser un nouveau procès pour blanchiment présumé d'argent de la drogue. Cependant, l'avocat français de Manuel Noriega, Me Yves Leberquier, a estimé, hier soir, que son client ne pouvait pas être jugé par la justice française, notamment en raison de la prescription des faits reprochés qui remontent aux années 1980, et de son immunité d'ancien chef d'Etat. «Nous allons demander que la justice française se déclare incompétente», a-t-il déclaré. Lors de son procès par défaut, la justice l'avait reconnu coupable d'avoir blanchi en France plusieurs millions d'euros, présumés provenir du cartel de la drogue de Medellin (Colombie).