De 5 cas présentés devant la justice en 2005, le nombre de cybercriminels est passé à 12 en 2010. Et ce sont 88 personnes au total à avoir été inculpées jusqu'à ce jour. Même si le phénomène reste encore timide, il n'en demeure pas moins menaçant. Ces chiffres ont été présentés dans un document fourni, ce mercredi matin, lors de l'ouverture du Séminaire international sur la cybercriminalité organisé au Sheraton par le Centre de recherches juridiques et judiciaires, sous le patronage du ministère de la Justice. Selon le même document, le phénomène n'«est pas encore très développé» en Algérie, car notre pays «n'est pas encore outillé pour l'utilisation à grande échelle de cartes d'accès aux comptes bancaires et le haut débit reste limité». Ainsi, le nombre d'internautes au niveau national n'est que de 4,5 millions, selon le directeur général de la modernisation de la justice au ministère de la Justice, le Dr Henni Abdarrezak, qui souligne que le nombre de cybercafés que compte l'Algérie est de 5 000 espaces sur tout le territoire national. Par ailleurs, en matière de chiffres au niveau international et de préjudice financier de la cybercriminalité, tous les chercheurs s'accordent à dire que ce phénomène «génère plus d'argent que le trafic de drogue». Les pertes évaluées par le Conseil de l'Europe en matière de fraude et d'escroquerie en ligne, tournent autour de 400 millions de dollars annuellement en matière de cartes de crédit et de 12 milliards de dollars pour les attaques de virus. De son côté, Europole évalue les pertes liées à ce type de criminalité, «en ligne», à 700 milliards d'euros annuellement. Quant aux pertes moyennes des entreprises en la matière, on a indiqué que celles des entités françaises ont avoisiné les 2,4 millions d'euros pour la seule année 2009. Enfin, il est important de signaler que les pertes générées par la cybercriminalité dans le monde sont estimées à près de 1 000 milliards de dollars. A noter, qu'étaient présents à ce séminaire, un représentant d'Interpol ainsi que des experts américains et britanniques pour la coopération entre les différentes instances de lutte et de prévention contre la cybercriminalité dans le cadre des 18 projets initiés par le centre de recherches juridiques et judiciaires.