Le lendemain, à la même heure, le bewâb lance encore son cri : «La porte, La porte !» et la même voix caverneuse répond : «Tu peux fermer la porte et aller dormir, portier, il ne reste plus dehors que Lhalwi, la victime innocente !» Cela va se répéter pendant sept nuits consécutives. Terrorisé, le portier alerte les gens qui viennent écouter, épouvantés, la voix du supplicié. La rumeur parvient jusqu'au sultan qui fait convoquer le portier. Celui-ci raconte ce qu'il entend chaque nuit : «A chaque fois que je dis ‘'la porte : la porte !'' une voix lugubre retentit et dit : «Portier, tu peux fermer la porte et aller dormir, il ne reste plus dehors que Lhalwi, la victime innocente !» Le roi, très ému, décide de se rendre sur les lieux, et la nuit venue, il entend de ses propres oreilles la voix de Choudhi ou plutôt de son fantôme. «Le vizir m'a trompé, dit-il, épouvanté, j'ai fais exécuter un saint !» Dès le lendemain, il fait donner une sépulture à Choudhi et plus tard, il fera construire une mosquée en son honneur. Quant au vizir, il décide de le châtier de la façon la plus terrible qui soit. A l'endroit même où le saint a été décapité, il fait construire une sorte de silo où l'on emmure le vizir. Il y mourra, au bout de plusieurs jours, torturé par la faim et la soif… Sidi Lhalwi, lui, deviendra un saint vénéré dont la réputation demeure de nos jours encore. M. A. Haddadou