Décision n La direction palestinienne a donné hier, samedi, son feu vert au lancement de pourparlers indirects avec Israël sous l'égide des Etats-Unis. Après ce feu vert, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a reçu à Ramallah, en Cisjordanie, l'émissaire américain, George Mitchell, qui devait annoncer «la date du début des négociations» après une ultime rencontre avec Abbas, selon le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat. Lors d'une réunion à Ramallah, le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a «approuvé la participation à des discussions indirectes et ce, à la majorité des présents», a annoncé un conseiller de Abbas, Yasser Abed Rabbo. Avant de donner son aval, la direction palestinienne a affirmé avoir reçu «des garanties et des assurances» de l'administration américaine sur le contentieux de la colonisation israélienne dont ils réclament le gel total. «Les Etats-Unis vont adopter une position politique ferme à l'encontre de toute provocation pouvant avoir un impact sur le processus de paix et les négociations», a assuré Abed Rabbo. «L'heure est aux décisions», a déclaré Erakat après un entretien d'une heure entre Abbas et Mitchell. L'émissaire américain devait revenir à Ramallah aujourd'hui, dimanche, pour un ultime entretien avec Abbas avant de rentrer aux Etats-Unis, a précisé Erakat. «Le sénateur Mitchell annoncera personnellement, demain, la position américaine sur les pourparlers et la date du début de négociations», a-t-il affirmé. Mitchell est dans la région depuis le début de la semaine pour préparer le lancement «formel» des négociations indirectes, après le gel des pourparlers directs en raison de la guerre de Gaza de décembre 2008 à janvier 2009. Les pourparlers dits de proximité doivent, en principe, durer quatre mois et couvrir notamment les questions liées aux frontières, une revendication palestinienne, et à la sécurité d'Israël, comme le réclame Netanyahu. Mais le processus, avant même d'être enclenché, suscite un grand scepticisme, sinon de l'hostilité, chez les Palestiniens et les Israéliens. Des divergences fondamentales persistent sur les dossiers clés : tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives et droit au retour des réfugiés palestiniens. Le mouvement islamiste Hamas campe toutefois sur ses positions. Il a dénoncé le feu vert à la reprise des contacts avec Israël. «En prenant cette décision, l'OLP a perdu toute légitimité devant le peuple palestinien», a dit un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, accusant l'Autorité palestinienne de Abbas «d'avoir touché de l'argent américain». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, pour sa part, estimé, ce dimanche matin, qu'il fallait passer «le plus vite possible» à des négociations directes avec les Palestiniens. «Il est impossible d'instaurer la paix à distance avec une télécommande», a souligné le Premier ministre qui s'est félicité que les prochaines discussions indirectes aient lieu «sans conditions préalables comme il le demandait». R. I . / Agences