Les entreprises publiques, et pas des moindres, membres du Forum des chefs d'entreprise, ont décidé de quitter cette importante organisation patronale. Air Algérie, la Snvi et Saidal, pour ne citer que ces grandes sociétés, ont décidé de ne pas renouveler leur adhésion au Forum des chefs d'entreprise. Cette défection est liée, selon des observateurs, aux dernières sorties médiatiques du président du Forum, Réda Hamiani, dans lesquelles, il a critiqué la politique économique du gouvernement, notamment sa position vis-à-vis de la dernière décision concernant l'augmentation des salaires. Effectivement, au lendemain de la signature des conventions de branches par laquelle des augmentations de salaires avec une moyenne des 23% a été décidée, le patron des patrons a déclaré que son organisation n'est pas concernée. C'était sans doute, la goutte qui a fait déborder le vase pour que les patrons de ces entreprises publiques tournent le dos au forum. D'ailleurs, les critiques de certains ont été virulentes, notamment en reprochant à la direction du FCE de prendre des décisions de manière «unilatérale» et «d'entretenir une certaine discrimination entre les entreprises privées et publiques». Cette situation fait dire à certains observateurs que c'est une opportunité qui s'offre à l'organisation des patrons pour se constituer en un syndicat autonome. A en croire les propos de Réda Hamiani, il semble bien que le FCE ait opté pour cette direction. «Cette question de faire du FCE un syndicat de patronat est récurrente et nous l'avons posée lors de la dernière assemblée générale. A cette époque, nous n'avions pas atteint le quorum parce qu'il nous manquait deux ou trois voix qui ont empêché de valider cette décision. Nous prévoyons une autre assemblée générale pour le début juin et nous avons inscrit cette question à l'ordre du jour», a-t-il affirmé dans un entretien accordé au quotidien El Watan. C'est sans doute là, un début de réponse aux réserves émises par ce dernier quant à l'application des hausses des salaires par les entreprises privées. M. M.