Le privé sera désormais le seul secteur à être représenté au sein du Forum des chefs d'entreprise. Au Forum des chefs d'entreprise, c'est le branle-bas de combat. Une réunion d'urgence a été convoquée hier après-midi, présidée par le président Rédha Hamiani. Il s'agissait d'évaluer la situation après le retrait collectif de toutes les sociétés du secteur public. Le FCE paie ainsi lourdement ses positions. Des sociétés publiques sont passées à l'action radicale. C'est le divorce. Parmi les sociétés ayant décidé de rompre avec le FCE, l'on cite en tête Air Algérie. Cette dernière avait quitté le FCE, mercredi dernier, avant d'être suivie par le groupe Saidal, la Société nationale de véhicules industriels (Snvi), le groupe Gipec (Entreprise spécialisée dans la production du papier) et Cosider ainsi que plusieurs entreprises nationales qui représentent un poids de 40% en matière de chiffre d'affaires du Forum qui dépasse 6 milliards de dollars/an, et qui prennent en charge près de 200.000 travailleurs dans le secteur industriel et des services. Les raisons ayant poussé ces entreprises à quitter le FCE sont motivées, rapportent les mêmes sources, par les positions de l'organisation de Rédha Hamiani, notamment vis-à-vis des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, le décret fixant les modalités de suivi des importations en franchise de droit de douane. Ce dernier a provoqué l'ire du Forum des chefs d'entreprise. Sur les ondes de la Chaîne III, il y a de cela quelques jours, M.Hamiani a lancé un appel explicite aux autorités publiques dans lequel il demande le gel des dispositions de ce décret. «Les services administratifs des DCP ne sont pas suffisamment préparés pour réceptionner dans des conditions acceptables le flot important des demandes de licence dont le nombre a été manifestement sous-estimé, en particulier dans certaines wilayas telles que Alger, Blida, Sétif, Oran, à forte densité économique», a fait savoir le président du Forum des chefs d'entreprise. De l'avis du FCE, la situation ne leur augure rien de bon et devient de plus en plus préoccupante sur le terrain. Il a expliqué que les matières premières importées sont bloquées au niveau du port dans l'attente d'une licence statique dont la délivrance pourrait durer jusqu'à un mois. Pour lui, ces retards génèrent des pertes énormes sur le plan financier, notamment par les pénalités financières que les services douaniers appliquent à toute marchandise dont le délai d'enlèvement dépasse les 20 jours, ainsi que le facteur temps. Par ailleurs, même les dispositions de la loi de finances complémentaire n'ont pas laissé sans réagir le FCE. Dès son instauration, l'organisation de Rédha Hamiani a ouvert le feu contre les dispositions de la LFC 2009, visant notamment la protection de l'économie nationale. Ces mesures ont provoqué un mécontentement au sein du FCE. Par ailleurs, la majorité des entreprises ne pourront pas répercuter les revalorisations salariales en raison du contexte dans lequel elles évoluent. C'est ce qu'a indiqué récemment le président du Forum des chefs d'entreprise, Rédha Hamiani, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III. C'est dire que le bras de fer opposant le gouvernement au FCE s'est durci, provoquant ainsi un divorce brutal avec de grosses entreprises publiques. Le FCE rassemble 200 chefs d'entreprise qui gèrent 500 entreprises et représentent 5 milliards de chiffre d'affaires.