Chaos n Au moins 102 morts ont été dénombrés dans les attentats qui ont ensanglanté le pays, hier, lundi. Ces violences, qui ont également fait près de 350 blessés, surviennent alors que le pays est dirigé par un gouvernement qui expédie les affaires courantes plus de deux mois après les législatives. Elles interviennent également trois semaines après la mort des deux chefs d'Al-Qaîda en Irak, Abou Omar al-Bagdadi et Abou Ayyoub al-Masri, tués par les forces irakienne et américaine. Un véritable carnage s'est produit dans le parking d'une usine textile au moment de la sortie des ouvriers à Hilla, une ville à majorité chiite sise à 95 km au sud de Bagdad. Deux voitures piégées conduites par des kamikazes ont explosé alors que les employés gagnaient les bus pour rentrer chez eux. Une troisième voiture piégée a explosé cinq minutes plus tard puis une quatrième quand les policiers et les ambulanciers sont arrivés pour porter secours aux victimes, selon un capitaine de la police de la province. Au moins 50 personnes, dont deux femmes, ont été tuées et 155 autres blessées, a indiqué un responsable de l'hôpital général d'Hilla. «Le gouvernement et l'usine sont responsables. Ils n'ont pas fourni de sécurité pour les bus. Nous sommes des cibles faciles», a dit un ouvrier de 35 ans en état de choc qui aurait dû se trouver dans un des bus touchés par les premières explosions, mais a été retardé. C'est la même tactique meurtrière qui a eu lieu à Souwayra, à 60 km au sud de Bagdad. Une bombe a explosé près d'une mosquée chiite et quand des passants ont accouru pour porter secours, une voiture piégée a explosé. Onze personnes ont été tuées et 70 autres blessées, selon une source policière. En début de soirée, vingt personnes ont été tuées et 73 blessées dans trois autres attaques à la voiture piégée à Bassora, selon une source policière. La première explosion s'est produite vers 18h 00 (15h 00 GMT) et les deux autres une heure plus tard, sur deux marchés fréquentés du centre de cette ville portuaire située à 450 kilomètres de la capitale. A Bagdad peu après l'aube, des tirs et des attentats à la bombe ont visé des points de contrôle militaires et un convoi de police, faisant 9 morts et 28 blessés, en majorité des membres des forces de sécurité, a indiqué le ministère de l'Intérieur. «Il s'agit d'opérations coordonnées qui font partie des actions terroristes auxquelles doivent faire face quotidiennement les forces de sécurité», a dit le porte-parole du commandement militaire de Bagdad. Selon lui, les assaillants étaient déguisés en ouvriers municipaux de la voirie et ont utilisé des armes munies de silencieux. Parmi les autres victimes de cette journée figurent un civil et trois gardes du corps du maire de la ville de Tarmiya située à 45 km au nord de Bagdad. Ces violences ont lieu alors que les résultats des législatives n'ont pas été validés par la Cour suprême, et que les partis, dont aucun ne dispose de la majorité absolue, n'ont pas réussi, jusqu'à présent, à s'entendre sur un nouveau gouvernement. La Maison-Blanche a affirmé que ces multiples attentats constituaient une «ultime tentative» des ennemis du progrès pour provoquer le chaos dans le pays. R. I. / Agences