Image n Mounes Khammar est un jeune réalisateur et producteur, un amateur de l'image qui a pu se distinguer à travers ses réalisations, des courts métrages présentés dans les rencontres internationales. C'est ainsi que son dernier film, Le Dernier Passager, figure parmi les courts métrages qui sont sélectionnés dans Short Corner, et ce, dans le cadre de la 63e édition du Festival de Cannes. Son film figure aussi parmi les 10 finalistes de la sélection du 6e concours de l'Office national du film du Canada (ONF). Ce concours reçoit chaque année des milliers de candidatures des quatre coins de la planète. Les dix finalistes ont été retenus à la suite d'une première sélection de 1 600 courts métrages. L'originalité de ce concours en ligne est que les internautes jouent le rôle de jury pour déterminer le lauréat. Dix courts métrages sont diffusés sur Youtube entre le 4 et le 17 mai, offrant la possibilité de vote. Selon le nombre de visualisations de la vidéo, le jeune cinéaste algérien figure en deuxième place sur le site francophone du concours et en 5e sur le site anglophone. A noter que ‘Le Dernier Passager' est le seul court métrage sélectionné pour la compétition dans les espaces arabe et africain. Les 9 autres viennent principalement des continents européen et américain. Interrogé sur ce qui se fait en matière de courts métrages, Mounes Khammar, un autodidacte, qui a entamé une carrière de cinéaste après avoir travaillé en tant qu'assistant sur plusieurs longs métrages (notamment des coproductions), répondra : «L'une des différences entre le long métrage et le court c'est que ce dernier ne représente pas une industrie, c'est plus un domaine qui sert à révéler de nouveaux réalisateurs et qui permet aussi à des réalisateurs connus de confirmer leurs talents.» «Il est beaucoup plus difficile de toucher un spectateur en quelques minutes que de le faire en une heure où on a tout le temps de développer une histoire», poursuit-il, ajoutant : «Sous cet angle, beaucoup de courts métrages se sont distingués ces dernières années.» Mounes Khammar se réjouit du soutien financier du fonds Fdatic du ministère de la Culture dans l'émergence d'une nouvelle vague de courts métrages faits dans des normes professionnelles. Ainsi, l'Algérie, selon lui, figure parmi les rares pays arabes où ce genre de soutien existe. «D'ailleurs dans ce cadre, précise-t-il, plus d'une douzaine de nouveaux films courts verront le jour en 2010, ce qui offrira certainement à la création algérienne une présence très diversifiée et de qualité dans de nombreux festivals dans le monde, et ce, pour les trois années à venir.» A la question de savoir s'il y a un environnement propice à la création, Mounes Khammar souligne : «Il est clair que la culture n'a pas encore la place qu'elle mérite dans notre société, beaucoup de choses ont été accomplies, mais il faut encore travailler. Mais indépendamment de tout cela, je crois que pour un artiste, la création ne doit pas dépendre d'un environnement quelconque, c'est un besoin, un mode de vie.» A noter que Mounes Khammar travaille actuellement sur l'écriture de son premier long métrage. Yacine Idjer