Les rencontres cinématographiques de Béjaïa, dans leur 8e édition, se poursuivent avec la projection de deux films, un court et un long métrages, dont le choix est destiné à polariser le renouveau du cinéma national. Le dernier passager, un court-métrage de Lounès Khammar, évoque la frustration d'un jeune travailleur de théâtre, déçu autant par l'amour de sa vie que par sa carrière et qui, par désespoir, se suicide en sautant d'un rocher. Son âme avant de disparaître totalement revient cependant pour revisiter et le théâtre et sa dulcinée, deux amours impossibles. Et la mort en est la fin. Le film a surtout valu par la qualité de la distribution des acteurs. Une dizaine d'illustres comédiens nationaux se sont prêtés au filmage, parmi lesquels ont figuré, outre le rôle principal confié à Mohamed Bouchaïb, Laarbi Zekal, Ahmed Benaïssa et Malika Belbey. Le public est, par ailleurs, resté sous l'émotion du second film, Voyage à Alger, produit par Abdelmalek Bahloul, dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe». Le film, un long métrage de 93 minutes, retrace le combat d'une veuve de chahid aux prises avec une injustice sociale (tentative de spoliation de ses biens par un ex-collaborateur colonial). Les rencontres cinématographiques de Béjaïa qui ont débuté samedi, s'étaleront sur une semaine, jusqu'au 4 juin. La sélection alterne courts et longs métrages et le documentaire. La particularité de la manifestation à laquelle prend part, outre les invités étrangers habituels (France, Tunisie, Maroc), un groupe de producteurs belges, dont le cinéma sera mis à l'honneur jeudi prochain et qui sera rehaussé par la présence de Nicole Gilet, directrice du Festival international du film francophone de Namur. Espace d'échange et de débat, cette présente édition, par-delà l'aspect filmographique intrinsèque, entend également développer des ateliers de formation dont la tradition commence à porter ses fruits. La semaine va donner lieu à la projection d'une œuvre entièrement réalisée par des jeunes qui en ont suivi par le passé le déroulement. Un hommage au réalisateur disparu Azzedine Meddour est également prévu par les organisateurs. R. C. / APS