Plus de dix millions de litres de lait ont été collectés ce premier trimestre de l'an 2010, un chiffre qui reste en dessous des capacités de la wilaya, selon nombre d'observateurs à la DSA ou d'éleveurs. «Nous manquons d'espaces réservés au fourrage», rappelle Ahmed, éleveur à Beni Tamou. Occupant la première place au niveau national, Blida demeure cependant loin des normes internationales : «Une vache devrait donner près de 20l/jour alors que nous nous situons à 11 l/j ; la faute est à la cherté du fourrage !» insistera Mahfoud, collecteur à Béni Mered. Pourtant, les responsables au niveau de la Direction agricole avancent des chiffres plus qu'éloquents, «accroissement du cheptel bovin laitier, meilleure couverture sanitaire du cheptel, amélioration des performances par la pratique de l'insémination artificielle (plus de 20 000 inséminations fécondantes), meilleures conditions de stockage et de conservation de la production laitière et une meilleure organisation professionnelle avec une disponibilité constante de fourrage naturel et une mécanisation de la traite». Où se situe la faille dans ce «bassin de la production laitière ? «Les superficies agricoles destinées au fourrage font de plus en plus défaut», assure un représentant des éleveurs. «Nous assurons une aide continue au secteur de la production laitière», rétorque un administrateur de la DSA. La dégradation de la situation sécuritaire et l'exode massif des populations rurales vers les grands centres urbains durant les années sanglantes du terrorisme sont pourtant loin derrière et un retour à la normale est amorti au regard de la vocation de Blida. Celle-ci est proche de la capitale et de tout ce que cela signifie comme consommation. Près de 9 000 vaches laitières, 3 800 chèvres et 14 000 brebis procurent également aux unités de transformation le produit tant recherché. Celui-ci bénéficie également d'une enveloppe de plus de 200 millions de dinars versés par la DSA au titre de soutien aux investissements et des primes accordées, motivant davantage les éleveurs. Cependant, les aides multiformes de l'Etat, à travers les services de la DSA, butent également sur une bureaucratie bancaire étouffant toutes les initiatives, notamment celle des jeunes provenant des communes rurales de la wilaya. A. M.