Différend Les Etats-Unis et l'Union européenne ont toujours des divergences sur le traitement à réserver au dirigeant palestinien que Washington veut isoler totalement. C?est du moins ce qu?a reconnu, lundi, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Brian Cowen, dont le pays assure la présidence de l'UE. «Nous n'avons toujours pas une position totalement en accord entre les Etats-Unis et l'Union européenne» sur ce point, a déclaré M. Cowen à l'issue d'une réunion ministérielle USA-UE à Washington, avec le secrétaire d'Etat Colin Powell. Interrogé pour savoir si les Européens avaient changé de position, il a répondu : «Ce n'est pas le cas.» De nombreux pays européens sont très réservés sur la stratégie d'isolement total par laquelle Washington espère que M. Arafat sera contraint à s'effacer, estimant au contraire indispensable de ne pas s'aliéner le dirigeant palestinien, encore très influent. M. Cowen a toutefois souligné que Washington et l'UE étaient à l'unisson pour encourager le Premier ministre israélien Ariel Sharon et son homologue palestinien Ahmad Qorei à se rencontrer pour amorcer un dialogue sur la «feuille de route», le plan de paix parrainé par Washington et les Européens. M. Powell, pour sa part, a indiqué que les discussions avaient porté sur le projet américain dit de «grand Proche-Orient», visant à encourager les réformes démocratiques et économiques dans cette partie du monde, que le président George W. Bush veut soumettre au sommet du G8 (pays les plus industrialisés) en juin prochain. M. Cowen a déclaré à ce sujet que l'UE «est prête à travailler avec les Etats-Unis pour assister les pays de la région dans leurs efforts pour faire de la région une zone de paix, de prospérité et de progrès». Il a toutefois affirmé que les discussions sur le Proche-Orient avaient été «franches» et fait valoir que les Européens insistaient sur des progrès dans la «feuille de route», ainsi que sur la nécessité d'associer les pays de la région aux réformes les concernant. «Nous pensons que les consultations avec les pays de cette région sont indispensables pour développer nos relations avec eux», a-t-il souligné. Le processus de paix au Proche-Orient quant à lui «reste essentiel pour la stabilité» de cette partie du monde, a-t-il ajouté. De nombreuses capitales arabes se sont inquiétées des projets américains, reprochant à Washington son manque de concertation et déplorant que cela se fasse sans qu'il y ait de progrès par ailleurs dans le dossier israélo-palestinien.