Proposition n Les deux sœurs, Farida et Amina, éclatent de rire. Celle qui vient de parler, Fatima, la mère, n'a pas envie de rire. En se mettant à table, Omar sait qu'il y a quelque chose. Ses sœurs le regardent, se retenant de rire, et sa mère sourit béatement. Il les regarde, essayant de deviner ce qui se trame, mais aucune de ces femmes – il se plaît à dire femelles – ne lui livre son secret. — hum, hum… Alors, il se met à manger. — hum, hum… Cette fois, c'est sa mère qui «hum». Elle veut certainement dire quelque chose, mais elle attend que ce soit lui qui interroge. — Omar… Il répond, sans lever la tête de son assiette. — oui, yemma… — je crois que je t'ai trouvé une femme ! Le jeune homme relève la tête et lance, en souriant. — Encore une… Ses deux sœurs, Farida et Amina, éclatent de rire. Celle qui vient de parler, Fatima, la mère, n'a pas envie de rire. Elle est même très sérieuse. — C'est une fille de bonne famille ! — elle fait la chorba comme toi ? demande Omar. Ses sœurs rient encore. Fatima se fâche. — Arrête de te moquer de moi et écoute. Le jeune homme pose sa cuiller, arrête de sourire et, affectant un air très sérieux, fait mine d'écouter sa mère. — Je t'écoute ! — C'est sérieux, je te dis… Il sourit ; elle lui a montré tellement de filles. Sa mère comprend sa pensée. — Je reconnais que les filles que je t'ai montrées jusqu'ici ne te convenaient pas… Il sourit encore. — puisque tu le reconnais… — mais celle que je veux te montrer cette fois, j'en suis sûre, va te plaire… Elle foudroie du regard ses filles qui rient sous cape. — vous deux arrêtez, sinon, je vais vous sortir d'ici ! Elle se tourne de nouveau vers Omar. — C'est une fille que ma cousine Malika m'a montrée… Elle est jolie et c'est surtout une fille instruite ! Elle enseigne au lycée… — Une enseignante, dit Omar. — tu veux une fille qui travaille, non ? — Oui, dit Omar… — Bien sûr, il faudrait qu'elle te plaise, mais je te dis qu'elle est jolie… Je voudrais au moins que tu la voies ! A suivre K. Yerbi