Résumé de la 89e partie n Cette femme blonde, comme par hasard, cherchait à voir Jennifer Sutcliff, pour lui remettre une raquette… Avez-vous... Voulez-vous un taxi ? Je peux téléphoner et... — Non, merci, ma chère. Ma voiture est juste devant la grille. Je l'ai laissée là-bas pour ne pas avoir à faire demi-tour dans un espace étroit. Au revoir. J'ai été ravie de vous connaître. J'espère que vous profiterez bien de cette raquette. La femme courut littéralement vers la grille. — Merci beaucoup ! lui cria une dernière fois Jennifer. Sur quoi, rayonnante, elle se mit en quête de Julia. — Regarde ! lui dit-elle en exhibant fièrement le cadeau. — Eh bien !... Où as-tu trouvé ça ? — C'est ma marraine qui me l'a envoyée : tante Gina. Elle n'est pas ma tante, mais je l'appelle comme ça. Elle est extraordinairement riche. Maman a dû lui raconter que je n'arrêtais pas de geindre à propos de ma raquette. C'est formidable, non ? Il va falloir que je me souvienne de lui écrire pour la remercier. — Je l'espère bien ! répliqua Julia, pleine du souci des convenances. — Bon, tu sais comme on oublie les choses quelquefois. Même celles qu'on a réellement l'intention de faire. Regarde, Shaista, ajouta-t-elle comme cette dernière s'approchait. Ce n'est pas une merveille ? — Elle a dû coûter très cher, constata Shaista en observant l'objet avec respect. Ça me plairait de bien jouer au tennis. — Tu cours toujours sur la balle. — Je ne sais jamais trop où elle va arriver, éluda Shaista. Avant de rentrer chez moi, il faudra que je me fasse faire quelques jolis shorts à Londres, ou bien une tenue de tennis comme celle de la championne américaine, Ruth Allen. Je trouve que c'est très élégant. Peut-être que j'aurai les deux, sourit-elle par avance. — Shaista ne pense jamais à rien qu'aux fanfreluches, grinça Julia avec mépris quand les deux amies furent de nouveau seules. Tu crois qu'on sera un jour comme ça ? — C'est vraisemblable, déplora Jennifer, et ce sera horriblement ennuyeux. Elles pénétrèrent dans le pavillon des sports, maintenant libéré officiellement par la police. Jennifer mit soigneusement en place son cadre sur sa raquette. — Elle est belle, hein ? dit-elle en la caressant affectueusement. — Qu'est-ce que tu as fait de la vieille ? — Oh ! elle l'a prise. — Qui ça ? — La femme qui m'a apporté celle-ci. Elle a rencontré tante Gina à un cocktail. Tante Gina lui a demandé de me l'apporter parce qu'elle venait dans le coin aujourd'hui, et de lui rapporter l'ancienne pour qu'elle la fasse recorder. — Ah ! je vois. Mais Julia gardait le front plissé. — Qu'est-ce que la Bulle te voulait ? s'enquit Jennifer. A suivre D'après Agatha Christie