Résumé de la 88e partie n Jennifer, l'élève de mss Springer, voit surgir une femme élégante aux cheveux blonds qui s'exprimait avec un léger accent américain… Elle consulta un morceau de papier: — ... qui s'appelle Jennifer Sutcliffe ? — Je suis Jennifer Sutcliffe, répliqua la jeune fille au comble de l'étonnement. — Ça, par exemple! Mais c'est incroyable! En voilà une coïncidence ! Dire que je me suis aventurée dans un collège immense, que j'y cherche une jeune fille bien précise et que c'est justement à elle que je pose la question... Et on prétend que les miracles, ça n'arrive jamais. — J'imagine que ça arrive parfois, répondit Jennifer avec indifférence. — Je venais déjeuner dans la région. Et, il se trouve qu'hier, dans un cocktail, j'ai fait allusion à ce déjeuner. Alors votre tante - ou peut-être votre marraine ?... J'ai une si mauvaise mémoire. Elle m'a dit son nom, et je l'ai oublié aussi. Mais quoi qu'il en soit, elle m'a demandé si je ne pourrais pas faire un détour par ici pour y déposer une nouvelle raquette qui vous est destinée. Elle m'a dit que vous aviez souhaité en recevoir une neuve. Le visage de Jennifer s'éclaira : cela relevait effectivement du miracle, rien de moins. — Ce devait être ma marraine, Mrs Campbell, dit-elle. Je l'appelle tante Gina. Ça ne peut pas avoir été tante Rosamond. Elle ne me donne jamais rien, à part dix misérables shillings pour Noël. — Oui, je me souviens maintenant. C'était bien ce nom-là. Campbell. La femme tendit le paquet à Jennifer qui s'en empara vivement. Il était assez mal fait. Jennifer poussa des cris de joie en dégageant la raquette de son emballage : — Oh ! c'est formidable ! Une raquette vraiment bonne. Je pleurais pour avoir une nouvelle raquette - on ne peut pas jouer correctement si on n'a pas une raquette décente. — Je le crois volontiers. — Eh bien, merci beaucoup de l'avoir apportée, dit Jennifer avec gratitude. — C'était bien peu de chose. Je confesse seulement que je me sens un peu intimidée. Les écoles m'intimident toujours. Il y a tant de jeunes filles. Oh ! à propos, on m'a demandé de rapporter votre vieille raquette... Elle ramassa celle que Jennifer avait abandonnée : — Votre tante... non.. votre marraine dit qu'elle la ferait recorder. Elle en a bien besoin, non ? — Je ne pense pas qu'elle en vaille réellement la peine, rétorqua Jennifer, distraite. Elle vérifiait déjà la tension et l'équilibre de son nouveau trésor. — Mais c'est toujours utile d'avoir une raquette supplémentaire, enchaîna sa nouvelle amie en regardant sa montre. Oh ! Seigneur ! Il est plus tard que je ne le croyais. Je dois me dépêcher. A suivre D'après Agatha Christie