Résumé de la 91e partie n Jennifer est tellement heureuse de sa nouvelle raquette, qu'elle ne comprend rien à tout ce que raconte Julia… Elle était invitée chez la duchesse de Weisham, à Welsington Abbey. La duchesse avait beaucoup insisté, en soulignant que Henry Banks serait au nombre de ses hôtes. Gros industriel, Henry Banks présidait le conseil d'administration de Meadowbank, dont il avait été, à l'origine, l'un des promoteurs. En quelque sorte, il s'agissait moins d'une invitation que d'un ordre. Miss Bulstrode n'était pas d'un caractère à permettre qu'on la mette en demeure si elle ne le souhaitait pas. Mais, en l'occurrence, elle avait accepté l'invitation avec plaisir. Les duchesses ne la laissaient pas indifférente, et la duchesse de Welsham, femme de grande influence, avait envoyé ses propres filles à Meadowbank. Elle était aussi particulièrement heureuse d'avoir ainsi la possibilité de s'entretenir avec Henry Banks de l'avenir du collège et, en même temps, de lui présenter sa propre version du drame récent. Grâce aux relations de Meadowbank dans les hautes sphères, l'assassinat de miss Springer avait fait l'objet, de la part de la presse, d'un traitement plein de retenue. De meurtre mystérieux, il était passé au rang de regrettable accident. Les articles laissaient implicitement entendre que de jeunes voyous s'étaient introduits par effraction dans le pavillon des sports et que la mort de miss Springer avait été, non pas préméditée, mais provoquée par un malheureux concours de circonstances On indiquait, sans plus de précisions, que plusieurs jeunes gens avaient été convoqués au poste de police pour «éclairer les policiers dans leur enquête». Pour ce qui la concernait, miss Bulstrode souhaitait vivement pouvoir dissiper la mauvaise impression que les événements auraient pu causer à ces deux éminents protecteurs du collège. Elle savait aussi qu'ils voulaient discuter de la menace de proche retraite qu'elle avait laissé planer. Tant la duchesse que Henry Banks étaient désireux de la persuader de demeurer à son poste. Mais le temps était venu, estimait miss Bulstrode, de pousser en avant les droits qu'Eleanor Vansittart s'était acquis à sa succession, de souligner à quel point elle possédait une remarquable personnalité et de montrer qu'elle serait parfaite pour poursuivre la tradition de Meadowbank. Le samedi matin, miss Bulstrode achevait de dicter son courrier à Ann Shapland lorsque le téléphone sonna. Ann décrocha le combiné. — C'est l'émir Ibrahim, miss Bulstrode, annonça-t-elle. Il vient d'arriver au Claridge, et il voudrait envoyer chercher Shaista demain. Miss Bulstrode s'empara du récepteur et s'entretint brièvement avec l'aide de camp de l'émir. Shaista, dit-elle, serait disponible à partir de 11 heures et demie dans la matinée du dimanche. Elle devrait être rentrée au collège à 8 heures du soir. A suivre D'après Agatha Christie