Résumé de la 116e partie n Julia se dirige vers le bâtiment principal. Elle monte dans sa chambre pour glisser sa raquette sous son matelas.… Elle alla à son lit, souleva le matelas et en sortit la raquette. Pendant un moment, elle se contenta de la tenir. Elle avait décidé de l'examiner à ce moment-là précisément, et pas plus tard. Un rai de lumière passant sous sa porte après l'extinction des feux aurait pu attirer l'attention. Mais pas à une heure où il était normal de laisser allumé pour se déshabiller et pour lire dans son lit - jusqu'à 10 heures et demie si on le désirait. Elle resta un moment à contempler la raquette. Comment pouvait-on cacher quelque chose dans une raquette de tennis ?... «Mais il doit y avoir quelque chose, se murmura-t-elle. Il doit ! Ce cambriolage chez les parents de Jennifer, cette bonne femme qui a débarqué avec son histoire idiote de raquette neuve...» Il n'y avait que Jennifer pour gober pareille calembredaine, songea-t-elle non sans mépris. Non. C'était «des lampes neuves contre la vieille», ce qui signifiait, comme dans le conte d'Aladin, que cette raquette-là avait quelque chose de particulier. Ni Jennifer ni elle n'avaient jamais dit à qui que ce fût qu'elles avaient échangé leurs raquettes — Pas elle, en tout cas. Et c'était donc, par conséquent, de cette raquette-là que tant de gens cherchaient à s'emparer dans le pavillon des sports. Et il lui revenait, à elle, de découvrir pourquoi !... Elle examina l'objet avec soin. A première vue, il n'avait rien d'extraordinaire. Ce n'était qu'une raquette de bonne qualité, d'apparence assez usée, mais recordée et susceptible de rendre encore de bons services. Jennifer s'était plainte de son équilibre. Le seul endroit où il serait possible de cacher quelque chose dans une raquette, décida Julia, c'était dans le manche. On pouvait, supposa-t-elle, le creuser pour y ménager une cachette. Evidemment, cela paraissait assez invraisemblable. Mais c'était possible. Et si on en avait truqué le manche, il y avait indubitablement là de quoi en modifier l'équilibre. Une lanière de cuir, avec une marque presque effacée, entourait la poignée. Comme il allait de soi, c'était seulement collé. Si elle l'enlevait ? Julia s'assit devant sa coiffeuse, attaqua le cuir à l'aide d'un canif et parvint à l'enlever. Elle découvrit ainsi le bois mince du manche, dont l'aspect ne lui parut pas normal. Une ligne d'assemblage en faisait le tour. Julia tenta d'y introduire son canif. La lame dérapa. Ses ciseaux à ongles se montrèrent plus efficaces. Elle réussit enfin à disjoindre les deux parties. Une substance bigarrée de rouge et de bleu lui apparut. Julia la tâta du bout de l'index, et elle comprit : de la pâte à modeler ! A coup sûr, estima-t-elle, les manches de raquettes ne renferment normalement pas de la pâte à modeler. Elle saisit ses ciseaux d'une main ferme et entreprit de dégager par copeaux la pâte qui lui semblait contenir quelque chose. Quelque chose comme des boutons, ou des cailloux. Julia redoubla d'efforts. (à suivre...)