Evénement n A la clôture des festivités marquant la Journée de l'étudiant, jeudi dernier, un des chefs de la wilaya IV combattante a apporté sa contribution à l'écriture de l'Histoire. Port digne, regard perçant, le moudjahid Mohamed Cherif Ould El-Hocine, entouré de quelques amis maquisards, attendait patiemment, jeudi, au salon d'honneur de la faculté de droit de l'université Saâd-Dahleb de Blida, sa rencontre avec le public. Auteur de Au cœur du combat, Récits authentiques des batailles du commando Si Zoubir et de la Katiba El-Hamdania ALN – wilaya IV et d'un ouvrage fortement illustré Eléments pour la mémoire, Afin que nul n'oublie, De l'Organisation Spéciale (OS) 1947 à l'indépendance de l'Algérie le 5 Juillet 1962 parus aux éditions Casbah, il en fait don aux bibliothèques des établissements scolaires et des universités. «J'ai fait paraître les ouvrages en arabe et en français afin que tout le monde puisse en tirer profit.» Une fois face à son auditoire composé d'étudiants, des adhérents de l'ONSE – organisatrice de la rencontre – ainsi que des représentants locaux des moudjahidine, notamment le responsable du musée du Moudjahid de Blida, il a su trouver les mots simples et justes pour s'adresser à eux. «Vous êtes les jeunes que nous étions à une certaine époque ! Nous avons quitté les bancs sur lesquels vous êtes assis aujourd'hui, vous continuez un combat qui n'a jamais cessé», affirmera le baroudeur de la wilaya IV, celui qui a frisé la mort lors de divers accrochages. Un carnet, où sont mentionnés des hauts faits d'armes, est exhibé tel un trophée. L'ensemble des pages est un témoignage, ô combien précieux ! pour l'écriture de l'Histoire. «Tant que Dieu me prêtera vie, je témoignerai et je rendrai compte du sacrifice de nos frères d'armes morts au combat et dans les maquis pour que l'Algérie soit indépendante», dira avec force M. Ould El-Hocine. De applaudissements à tout rompre secouaient la salle et des youyous, jusqu'à vous donner des frissons, fusaient de partout. «Nos frères combattants, en mourant, ne parlaient jamais de prendre soin de leurs enfants ou de leurs parents ! Ils parlaient du combat pour l'indépendance à ne jamais cesser et de ne pas oublier leur sacrifice pour cette terre ! C'est Didouche Mourad qui disait : «Si nous venions à mourir, défendez nos mémoires !». «C'est pourquoi j'ai écrit ces livres et je les ai distribués à l'ensemble des 1 610 lycées du pays à raison de cinq exemplaires par établissements, collèges, aux ONG et aux ministères.» Il brandira les accusés de réception et se montrera quelque peu inquiet de la mauvaise diffusion de ces témoignages vivants sur des combats au niveau de la wilaya IV. «Nous sommes à Blida, rappelle enfin Cherif Ould El-Hocine, la ville où de nombreux amis et compagnons de combat sont morts, parmi lesquels Brahim Brakni, le talentueux joueur de l'USMB. Ce frère est mort après tant d'accrochages avec l'ennemi, notamment durant le ramadan, et plus précisément au cours de Leïlat El-Qadr (la nuit de la révélation) le 26 avril 1957, à l'accrochage de Sidi-Mohand-Aklouche à Cherchell. Il faisait partie, comme 34 autres moudjahidine et moi-même, du commando Si Zoubir.»