L'auteur a pris en charge la publication et la distribution de ses ouvrages qui relatent l'histoire de la Révolution. Mohamed Chérif Ould El Hocine, ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN), reprend son bâton de pèlerin. Il s'est assigné le devoir d'écrire sur l'histoire de la Révolution algérienne et de mettre ses ouvrages à la disposition des enfants scolarisés de l'Algérie. «J'ai mis mes ouvrages à la disposition de 50.000 établissements scolaires, à l'échelle nationale», a déclaré l'auteur, jeudi, lors de son intervention, à la clôture des festivités commémoratives de la Journée nationale de l'étudiant. Lesquelles festivités ont été organisées par l'Organisation nationale de la solidarité estudiantine (Onse), à l'université Saâd Dahlab de Blida. Le baroudeur de la Wilaya IV avait la balle au canon et la plume à l'affût du moindre événement. «Ce carnet, j'ai dû l'enterrer une quarantaine de fois», révèle M. Ould El Hocine qui brandit le bloc-notes où il mentionnait la vie quotidienne qu'il menait au maquis en compagnie de ses frères et soeurs de lutte. Ses notes griffonnées à la hâte donneront, après l'indépendance, naissance à deux ouvrages de haute importance. Au coeur de la bataille est publié en arabe, en français et en tamazight. Le souci de l'instrument linguistique témoigne de la largesse d'esprit de l'auteur. Aussi, il met en évidence la dimension pédagogique de sa démarche. Cet ouvrage est disponible dans les 1610 lycées du pays. M.Ould El Hocine a publié un autre témoignage: Eléments pour la mémoire, afin que nul n'oublie. Sur ce chapitre, la générosité de l'homme s'est, encore une fois, manifestée. Il a pris en charge la publication et la distribution de ces livres. Jeudi dernier, il a mis a la disposition de l'université de Blida une quantité importante de ces témoignages précieux. Cette initiative a été vivement saluée par les présents. «Dieu est témoin de ce que ce monument a apporté pour l'Algérie, pendant la Révolution et après l'indépendance», témoigne Mohamed Abdelmoula, ancien maquisard de la Wilaya IV. «Je n'ai fait que mon devoir, tout comme toi et nos frères et soeurs qui nous honorent, aujourd'hui de leur présence», lui rétorque M.Ould El Hocine sur un ton plein de tendresse. A la faculté de droit, le salon d'honneur était plein d'étudiants. Ils avaient soif de connaître l'histoire des sacrifices de leurs aînés. Parmi ces derniers figuraient des femmes qui, à la fleur de l'âge, ont pris le maquis. Madaci Houria est native de Batna. Titulaire d'un diplôme d'infirmière, elle avait décroché un poste de travail. «A l'époque, je touchais une rémunération confortable», se souvient-elle. Orpheline de père, sa mensualité lui permettait de prendre en charge sa famille. Pour cette femme, l'indépendance de l'Algérie passait avant tout autre considération. Ainsi, elle s'engagea dans la Révolution. Fatiha Bouali, l'épouse de l'ancien directeur d'El Moudjahid Ahmed Morsli, a pris le même chemin. Le parcours du combattant, Hassiba Abdelwahab, l'a effectué. Elle a vécu dans le maquis. Là où la mort devient une douce amie qui enseigne l'amour de la vie. De cet amour, M.Ould El Hocine s'est imprégné. Il a restitué la mémoire des «Héros» qui ont sacrifié leur vie pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Désormais, le voile est levé sur leur identité. Souleiman Tayeb, dit Si Zoubir, est tombé au champ d'honneur le 22 février 1957, dans le douar Sbaghnia, à Blida. Si Zoubir s'est sacrifié pour protéger près de 500 étudiants et lycéens. Le commandement de l'ALN s'apprêtait à les envoyer au Maroc et en Tunisie. Encerclés, si Zoubir leur intima l'ordre de fuir. Pour les couvrir, il est entré en accrochage avec les forces coloniales. «En 10 minutes, pas moins de 26 étudiants et une étudiante tombèrent au champ d'honneur en compagnie de Si Zoubir», déplore Ould El Hocine. Cet événement donne un aperçu du sacrifice consenti par les jeunes étudiants de l'époque. Ils ont délaissé leurs cours, et offert leur vie sur l'autel de la liberté pour que les enfants de l'Algérie indépendante vivent dignement.