Résumé de la 100e partie n Miss Chadwick pense à tout l'amour qu'elle porte à Meadowbank. Elle n'admet pas que miss Bulstrode parte à la retraite maintenant... Oh ! Seigneur, il fallait qu'elle se calme et qu'elle s'endorme. Quelle heure était-il ? Elle ralluma sa lumière pour consulter sa montre - 1 heure moins le quart à peine passée. Précisément le moment où cette pauvre miss Springer... Non, elle n'y penserait plus. Mais comme il avait été stupide de la part de miss Springer de sortir comme cela, toute seule, sans réveiller personne d'autre. — Mon Dieu, murmura miss Chadwick, je vais aller prendre de l'aspirine. Elle se leva et se dirigea vers le lavabo. Elle avala deux cachets d'aspirine avec une gorgée d'eau. En regagnant son lit, elle écarta le rideau et jeta un coup d'œil par la fenêtre. Elle agissait ainsi plus pour se rassurer que pour toute autre raison. Elle voulait se convaincre qu'il n'y aurait plus jamais de lumière dans le pavillon des sports au milieu de la nuit. Mais il y avait de la lumière. Instantanément, Chaddy passa à l'action. Elle glissa ses pieds dans de grosses chaussures, enfila un épais manteau, s'empara de sa lampe torche et descendit les escaliers quatre à quatre. Elle avait reproché à miss Springer de n'avoir pas demandé de renfort avant d'aller voir de quoi il retournait, mais il ne lui vint pas à l'esprit de le faire. Elle pensait seulement à aller au pavillon pour découvrir qui était l'intrus. Elle s'arrêta pour se munir d'une arme —, pas une arme très efficace, peut-être, mais une arme tout de même. Puis elle sortit par la porte latérale et se lança en courant sur le sentier. Elle était hors d'haleine mais parfaitement résolue. Ce ne fut qu'en approchant de la porte du papillon qu'elle ralentit et prit soin de se déplacer en silence. La porte était à peine entrouverte. Elle la poussa et regarda à l'intérieur... A peu près au moment où miss Chadwick quittait son lit pour aller prendre de l'aspirine, Ann Shapland, très séduisante dans une robe du soir noire, dégustait, au Nid Sauvage, un suprême de volaille en souriant au jeune homme qui lui faisait face. «Cher Dennis, pensait-elle, il est toujours rigoureusement le même. Et c'est précisément ce que je ne pourrais pas supporter si je l'épousais. N'empêche que c'est tout de même un chou.» — Comme c'est amusant, Dennis, dit-elle tout haut. Quel changement ! — Comment est ce nouveau job ? demanda-t-il. — Eh bien, en fait, il me plaît assez. — Il ne me paraît cependant guère votre genre. Ann rit : J'aurais bien de la peine à dire quel est mon genre. J'aime la diversité, Dennis. — Je n'ai jamais compris pourquoi vous aviez quitté votre travail chez le vieux sir Mervyn Todhunter. — Eh bien, essentiellement à cause de sir Mervyn Todhunter. Les attentions qu'il me portait commençaient à agacer sa femme. Et ne jamais agacer les épouses fait partie de ma politique. Elles peuvent faire beaucoup de mal, vous savez. (à suivre...)