Les études pour l'élaboration du plan de protection et de mise en valeur du site archéologique de Tamentfoust viennent d'être lancées, a-t-on appris, hier, dimanche, auprès de la Direction de la culture d'Alger. Situé dans la commune d'El-Marsa (Wilaya d'Alger), le site historique antique «Rusguniae», qui fut une station carthaginoise au VIe siècle avant J.-C., tire son nom du mot «rus», désignation d'origine punique qui signifie «cap» et «guni» qui provient du berbère «agouni», signifiant «buisson». A la fin du Ier siècle avant J.-C., la ville aurait été une colonie romaine fondée par l'empereur Auguste, comme l'atteste le texte de Pline l'Ancien Colonia Augusti Rusguniae. Erigée en siège épiscopal au IVe siècle, elle fut dévastée lors de l'invasion vandale à la fin du Ve siècle et fut reconstruite au milieu du VIe siècle par les Byzantins qui y installèrent une garnison. Vers le XVIIe siècle, plus précisément en 1660, un fort fut construit par les Ottomans avec des matériaux récupérés des ruines de la ville antique de Rusguniae. Ce fort a subi plusieurs bombardements notamment ceux des colonisateurs français en 1685 et 1688. Il a été reconstruit après chaque attaque. Des fouilles effectuées sur les lieux ont révélé l'existence de nombreux vestiges archéologiques tels que les remparts, une basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle, des thermes consistant notamment en un frigidarium (salles froides) et tepidarium (salles chaudes), des réservoirs d'eau (aqueduc dont il subsiste deux arcs apparents et deux citernes), la nécropole (renfermant des sépultures), un forum (centre administratif et religieux des villes romaines) et un port.