Synthèse de Sihem Ammour Afin de veiller à la mise en œuvre des plans permanents de sauvegarde des sites archéologiques à travers tout le territoire national, un projet de décret exécutif portant création de l'Agence nationale des secteurs protégés est en préparation, a annoncé la ministre de la Culture, Khalida Toumi, jeudi dernier à Alger. Mme Toumi qui répondait à une question orale au Conseil de la nation a indiqué que cette Agence «sera essentiellement chargée de veiller à la mise en œuvre de ces plans permanents», soulignant la complexité et l'ampleur des missions à assumer et ce, en vue de mieux sauvegarder les secteurs protégés à travers tout le territoire national. Par ailleurs, la ministre a mis l'accent sur la nécessaire participation de tous les secteurs concernés en vue de sauvegarder et de réhabiliter le legs historique à travers tout le territoire national. Après avoir affirmé que les textes d'application de la loi portant sauvegarde du legs national n'ont été élaborés qu'en 2003 après le parachèvement de 30 textes d'application alors que leur mise en œuvre n'a été effective qu'en 2006, Mme Toumi a indiqué que les experts ont rencontré des problèmes d'application de ces textes, le «concept étant nouveau» car concernant la classification d'agglomérations qui diffère de la classification d'autres sites archéologiques. A ce sujet, signalons que, malgré l'arsenal juridique dont dispose concrètement le secteur du patrimoine, sur le terrain l'application des lois se heurte souvent à des difficultés liées à l'implication d'autres secteurs étatiques, à l'instar des collectivités locales. Même si la volonté existe, l'application des textes sur la protection des sites classés est parfois confrontée à un véritable casse-tête administratif et urbanistique à l'exemple du secteur classé de la Casbah.Rappelons que, dans le discours prononcé par le chef du gouvernement lors des assises du patrimoine culturel, le 29 décembre 2003, à la Bibliothèque nationale, Ahmed Ouyahia avait déclaré : «Quand je parle de l'engagement de l'Etat, j'entends, bien sûr, l'engagement de ses institutions. […] De manière plus précise, cet engagement, je l'entends d'abord par la soumission totale et absolue de chacun de nous à la loi portant protection du patrimoine culturel et à ses textes d'application.»Par ailleurs, lors de cette séance, la ministre de la culture a rappelé la promulgation en 2009 de 5 décrets exécutifs portant création des secteurs protégés des villes antiques de Mila, Qariet Aït El Qaid à Tizi Ouzou, Qasr Tamerna à El Oued et les deux villes antiques de Nedroma et de Tlemcen. Elle a également rappelé que la commission nationale des biens culturels a approuvé lors de sa dernière réunion la création des secteurs protégés des villes antiques au niveau du palais antique de Ouargla, du palais antique de Laghouat et de la cité antique Laachache et Lamsaaba d'El Oued, affirmant que «le dossier a été adressé aux ministères concernés en vue de le soumettre au conseil de gouvernement». En réponse à une autre question concernant les mesures prises par le ministère pour la sauvegarde des sites archéologiques au niveau de la vallée de l'oued Mzab qui compte plus de 150 000 habitations, la ministre a affirmé que le bureau d'études auquel cette mission a été confiée achèvera bientôt son travail d'identification sur le terrain, ajoutant que les séances de concertation débuteront en avril au niveau de Ghardaïa et des communes avoisinantes. Elle a souligné, dans ce sillage, l'urgence de sauvegarder cette région archéologique en précisant «la nécessité de tenir compte des exigences en matière de restauration et de sauvegarde en coordination avec les secteurs concernés pour réaliser un projet homogène et complémentaire dans le cadre du respect des dispositions du plan d'orientation d'aménagement et du plan d'occupation du sol ainsi que les directives dictées par le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur protégé».La ministre a rappelé que la commission internationale du patrimoine mondial attend de recevoir le projet de plan pour la sauvegarde du patrimoine matériel de la région de l'oued Mzab, ajoutant que «le ministère de la Culture s'attelle à introduire une série de projets dans le cadre des différents programmes de développement aux niveaux central et local, dont la restauration des édifices historiques situés dans la wilaya de Ghardaïa ainsi que l'examen et la restauration du système antique de partage des eaux».Il a également été question, selon la ministre, de la restauration du palais antique de Metlili et de la réalisation d'études sur la restauration de la place du marché de Berriane et de la façade antique et d'autres études portant élaboration d'un plan de sauvegarde et de mise en valeur d'autres sites archéologiques de la région.Ainsi, ces sites ont été identifiés et répertoriés, a précisé la ministre qui a annoncé la réalisation d'études pour l'élaboration d'un plan de sauvegarde et de restauration du palais antique d'El Menea et la réalisation d'une opération de mise en valeur des sites historiques du secteur protégé de la vallée du Mzab à travers l'éclairage notamment des études relatives à la réalisation d'un musée à Ghardaïa et à la restauration des palais et sites archéologiques de Metlili, Berriane, Guerrara et Menea.