Difficultés n Se rendre de Tizi Ouzou à Alger, semble, à première vue, une entreprise simple puisqu'il n'y a que 100 km qui séparent les deux villes, mais c'est loin d'être le cas. Tous les samedis, le quai de la gare routière de Tizi Ouzou réservé à l'embarquement des voyageurs partants pour Alger ne désemplit pas. «J'ai l'impression que tout le monde part à Alger», commente un vieillard pour souligner le nombre impressionnant des personnes qui convergent à cette gare. Et avant même que les bus, qui se font exceptionnellement rares ces derniers temps, s'arrêtent, les gens s'empressent vers les portières ignorant les dangers auxquels ils s'exposent ! Chacun veut avoir une place à n'importe quel prix et ni les vieillards, ni les femmes et encore moins les enfants n'inspirent, à cet instant, le respect ou un quelconque ménagement. Toutes les conditions d'une éventuelle bagarre sont réunies et la situation n'attend que le facteur déclenchant pour dégénérer. La foule est «compacte» devant la portière au point que personne ne peut s'en extirper et uniquement les plus forts arrivent toujours à monter les premiers. Les vieillards n'ont pas la force de prendre part à ces escouades d'une autre ère. Il faut donc toute une énergie et une gymnastique pour «arracher» un siège dans le bus. «Même en y accédant, il est rare d'avoir un siège vide puisque les premiers réservent les places à leurs amis qui attendent à l'extérieur», regrette un jeune, visiblement habitué à cette nouvelle anarchie qui s'est installée pour durer à la gare routière de Tizi Ouzou. Les voyageurs sont ainsi contraints de passer cette rude épreuve tout en payant 120 DA les frais du voyage. Mais à qui s'en prendre ? Aux propriétaires du bus ? «Je crois que nous sommes les mieux lotis par rapport aux autres wilayas en nombre de bus qui assurent cette desserte. Mais où sont-ils passés ? Les bus arrivent l'un après l'autre et pas en même temps, alors que le nombre des voyageurs, le samedi matin surtout, est impressionnant», estime Youcef qui impute tout ce désordre aux transporteurs. «La capacité des bus qui font la navette Alger - Tizi est supérieure au flux des voyageurs de cette ville. Mais de nombreux chauffeurs se retrouvent bloqués dans des embouteillages et n'arrivent pas à se présenter à l'heure au niveau de la gare. Ce retard pousse les voyageurs à se précipiter à chaque fois qu'un bus arrive», explique ce chauffeur de bus, qui voit que la gestion de la gare est à revoir surtout en matière d'information et de communication. Selon lui, les responsables de la gare routière doivent mettre en place un dispositif d'information adéquat pour communiquer aux voyageurs toutes les informations concernant les départs, les arrivées et les perturbations qui touchent régulièrement cette ligne.