Les voyageurs (travailleurs, étudiants, stagiaires… ) dont de nombreuses femmes, empruntant les fourgons assurant le transport entre Draâ Ben Khedda et Tizi Ouzou (11 km), subissent, souvent au niveau de la station locale, une véritable crise, et ce malgré un surplus de transporteurs par fourgons et minibus de 18 à 30 places. Les innombrables usagers de ce tronçon se retrouvent, quasiment tous les matins, en ces débuts de rentrée sociale, avec des retards énormes, pour un trajet de tout juste 7 à 8 minutes par voiture. Les causes principales sont dues à la mauvaise organisation des “contrôleurs” dans la station pour annoncer le tour du véhicule devant passer à quai pour l'embarquement. Pas un fourgon ou minibus ne doit ouvrir ses portières avant la fermeture de celles du véhicule à quai. Cette “règle” est imposée face à l'indifférence des transporteurs et les bousculades des voyageurs se déversant sans cesse vers la station. Or, la règle voudrait que ces soi-disant contrôleurs placent plutôt deux à trois véhicules, voire plus lorsque c'est nécessaire, pour permettre aux flux d'usagers d'accéder à bord au fur et à mesure de leur arrivée, au lieu de parquer de côté les dizaines de fourgons en attente de leur tour et de l'ordre pour “charger”. Tous les dimanches, ce sont des centaines de voyageurs qui restent bloqués dans la ville ex-Mirabeau, ne sachant plus à quel… autostop se vouer, car même les bus de passage venant de Dellys, de Boumerdès, de Baghlia et autres Bordj Menaïel ne peuvent soulager un tant soit peu les foules de voyageurs qui s'accumulent, en raison de l'interdiction pour ces cars de marquer des arrêts au centre-ville de Draâ Ben Khedda. Parfois, des brigades de policiers de la sûreté urbaine et antiémeutes interviennent pour “orienter” quelque peu la méthode d'organisation pour les transporteurs, mais cela reste insuffisant, surtout lorsque le transport universitaire fait défaut. Dans ce cas, c'est la ruée de centaines d'étudiants vers la station de la ville où s'installe alors une inextricable confusion. C'est vrai que de nombreux transporteurs par minibus préfèrent rester à la station de Tizi Ouzou après le premier voyage, au lieu de revenir à vide soulager la foule de clients attendant dans l'anxiété, mais il n'est pas toujours évident de les convaincre. “Je suis conscient du désarroi des voyageurs . Je reviens souvent à vide de Tizi Ouzou à Draâ Ben Khedda, et, inévitablement, à perte, pour rendre service à nos innombrables clients, mais lorsque je passe, au retour, 15 à 20 minutes dans le bouchon de Boukhalfa, je préfère ne pas subir encore une fois celui-ci plusieurs fois dans la matinée”, dit un transporteur. Le sporadique barrage filtrant devant le casernement de la Compagnie nationale de sécurité (CNS) de Boukhalfa, où les deux à trois files de voitures passent une à une et parcimonieusement, crée souvent un goulot d'étranglement qui s'étire, souvent, sur des centaines de mètres, ce qui dissuade des transporteurs, une fois à Tizi Ouzou, de revenir à leur base pour “l'insignifiant prix de 15 DA” la place, aime-t-on répéter. Pris dans la débordante file de 3 voies occupant même l'accotement sans asphalte à l'approche dudit barrage, un automobiliste ne manqua pas de crier devant ses semblables : “Qu'on nous ouvre une déviation par la caserne, et le problème est réglé !” D'un autre côté, cette situation constituait une sorte d'aubaine pour les taxieurs installés devant la grande mosquée de Draâ Ben Khedda, dont l'activité est des plus aléatoires les autres jours. C'est dire qu'ici aussi, le malheur des uns (voyageurs) apporte parfois du bonheur aux autres (taxieurs). On signale, par ailleurs, qu'une pétition circulerait auprès des usagers de la ligne de Draâ Ben Khedda - Tizi Ouzou pour demander à la direction de wilaya des transports d'affecter, du moins aux heures de pointe, quelques bus de l'ETUTO (établissement de transport urbain) sur cette ligne en vue de soulager un tant soit peu l'afflux de voyageurs.