De notre bureau : Richesse n La wilaya de Tizi Ouzou recèle un important patrimoine archéologique qui, parfois, a, malheureusement, été pillé. Les allées couvertes d'Ath Rhouna, un village situé à une dizaine de kilomètres de la ville d'Azeffoun, sont des monuments funéraires mégalithiques découverts en 1953, selon la direction de la culture. Des tombes collectives composées de deux parties. Une voûte construite avec de grosses pierres taillées qui est une sorte de chambre qui servait à des rituels funéraires et aux offrandes pour les morts et un long caniveau ou couloir de 15 à 18 mètres et de 7 à 8 mètres de profondeur en dessous de la voûte, orienté vers la mer. Ce couloir creusé dans le sol est entièrement recouvert de dalles. Il sert de sépulture pour plusieurs morts enterrés ensemble selon des archéologues. Un couloir peut contenir plusieurs corps enterrés couchés sur le côté avec leurs bijoux et des biens dont des jarres de nourriture. Les peuples anciens, qui ont toujours cru à une vie après la mort, enterraient leurs proches avec ce qui pourrait leur être utile dans l'au-delà. Lors des fouilles menées par des archéologues français dont G. Camps, il a été découvert dans une sépulture, les ossements d'une femme et d'un enfant. La femme était enterrée avec ses bijoux. Il y avait aussi du mobilier funéraire dont des poteries. Une partie des objets découverts dans ces tombes sont actuellement au niveau du musée du Bardo, mais une grande partie, y compris des ossements, a été volée par des archéologues étrangers. Parmi les 8 monuments d'Ath Rhouna, deux – n'ayant pas fait l'objet de fouilles – ont échappé à ces vols, nous dit-on. Les caniveaux sont protégés d'abord par d'énormes dalles de pierres et par des éboulements de terre de roches et la végétation qui y a poussé au fil des siècles. Selon les archéologues, les allées couvertes d'Ath Rhouna sont un type original de monuments funéraires mégalithiques qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, dans les pays d'Afrique du nord. Ce type de sépultures n'existe qu'en kabylie, on les retrouve à Ath Rhouna (Azeffoun) ou elles sont au nombre de 8 et à Ibarissen à l'ouest de Toudja (Béjaïa) où l'on dénombre 6 tombes. Les sites où elles se trouvent n'ayant pas été explorés et n'ayant pas fait l'objet de fouilles, il n'est pas exclu que d'autres monuments puissent être mis au jour. Une ressemblance a été établie entre ces monuments de la Kabylie et d'autres dans les îles Baléares appelées navetas et en Sardaigne connus sous le nom de tombes géantes. Des études archéologiques approfondies méritent d'être menées pour tenter de percer le secret de ces monuments et des gens qui les ont construits. Un dossier pour le classement et la restauration du site a été introduit par la direction de la culture au niveau du ministère de tutelle. Lecture Un biblio-bus sillonne la wilaya n La lecture enregistre un net recul depuis quelques années. A l'absence de bibliothèques, est venu se greffer le prix élevé du livre, souvent inabordable pour de nombreuses familles. Dans la perspective d'encourager la lecture publique, la direction de la culture organise, depuis le mois de mai dernier, des sorties du bibliobus à travers les communes de la wilaya où il séjourne quelques jours. Après Draâ ben Khedda et tadmaït, il arrivera dans la commune de Sidi Naâmane le 14 juin et y restera jusqu'au 16. Du 21 au 23, il se rendra à Tirmitine, et du 28 au 30 à béni Douala. Durant le mois de juillet, il sera à Béni Aïssi (du 4 au 6 juillet), à Aït Mahmoud (du 11 au 13 juillet), à Maâtkas (du 15 au 22 juillet), à Aït Hicham (du 26 au 31 juillet) et à Makouda (du 2 au 4 août). Mekla Réhabilitation du stade l La direction de la jeunesse et des sports a décidé d'envoyer une équipe technique pour évaluer la situation du stade communal de Mekla. Ce dernier a été dégradé par des glissements de terrain causé par l'eau des pluies et d'une retenue collinaire qui se déversent à l'intérieur du terrain de jeu. En raison de ce problème, le club sportif de Mekla ne peut organiser des compétitions à domicile et les joueurs sont contraints de disputer les matchs ailleurs. Sa réhabilitation fera le bonheur des sportifs de la région. Azazga / Plantes médicinales Un patrimoine à préserver L'utilisation des plantes pour le traitement de certaines maladies est un savoir-faire ancestrale qui tend à disparaître de nos jours. En Kabylie, le recours à la médecine traditionnelle se perd peu à peu avec la rupture du contact entre l'homme et la nature. Outre la perte d'intérêt pour ce savoir par les jeunes, il y a aussi le risque de voir disparaître certaines plantes en raison de trois principaux phénomènes qui sont les incendies qui se déclenchent chaque été, la pollution et l'urbanisation croissante. Une étude effectuée par Lamia Idir de l'université de Boumerdès sur des plantes poussant de manière spontanée en Kabylie et utilisées par la population en cuisine ou à des fins thérapeutiques, met en exergue l'importance de la protection de ces plantes à travers la conservation de la biodiversité. L'étude, qui a porté sur les huiles essentielles extraites à partir de cinq plantes qui sont le myrte, la menthe poivrée, l'eucalyptus, le lentisque et la lavande, ont démontré que ces huiles sont dotées d'un pouvoir antibactérien qui leur confère la possibilité d'être utilisées dans l'industrie pharmaceutique. Les agents aromatisants de ces plantes ouvrent la perspective à leur exploitation dans l'industrie alimentaire et cosmétique. Toutefois, conclut la même étude, il est déplorable de constater la dégradation de l'environnement qui conduit à des conséquences néfastes pour nos richesses naturelles. Journée de l'artiste Hommage aux pionnières de la chanson féminine La célébration de la journée nationale de l'artiste s'inscrit, cette année, sous le signe de l'hommage aux pionnières de la chanson féminine. La direction de la culture de Tizi Ouzou a, en effet, décidé de dédier la manifestation culturelle à celles qui ont bravé l'interdit social, en usant de nom d'emprunt, et pris la direction des studios pour enregistrer des chansons qui parlent de la femme et de ses souffrances. Parmi elles, Cherifa, Djamila, Anissa, Ldjida Chabha et Zohra. L'activité, qui a commencé mardi dernier, se poursuivra jusqu'à aujourd'hui. Au menu des conférences, des témoignages et un gala, pour tenter de retracer le parcours des chanteuses. Pour aujourd'hui, il est prévu la projection du film La colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh et un montage poétique par Mlle Inegrache Kahina de l'atelier de poésie de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Il est à rappeler que cherifa a un répertoire de 800 chansons qui abordent les différents aspects de la vie souvent puisées du terroir telles que Sniwa Ifendjalen. Chabha, qui a commencé à chanter en 1976, a enregistré 21 chansons dont 14 à la radio, Zohra en marquera plus d'un par ses chansons qui parlent d'amours contrariées. Elle a enregistré 5 cassettes avant que son parcours musical ne soit interrompu avec sa mort tragique le 9 janvier 1995 dans un accident de la circulation à Paris. Anissa, qui a à son actif 130 œuvres, avait fait ses débuts artistiques au théâtre avant de s'essayer à la chanson. Ldjida, qui a commencé à chanter dans les années 1950, a eu à faire face à une société très conservatrice où la chanson était taboue même pour les hommes. Pour sa part, Djamila a signé plus de 150 chansons et a fait, elle aussi, du théâtre en jouant plusieurs rôles sous la direction de Mohamed Hilmi.