L'Italie, championne du monde en Allemagne en 2006, remet son titre en jeu à partir de ce lundi, où elle affronte le modeste Paraguay pour le premier match du groupe F du Mondial en Afrique du Sud. Autre favori à entrer en lice, les Pays-Bas, contre le Danemark, dans le groupe E. Curieusement, les champions du monde en titre ne semblent pas vraiment attendus et sont rarement cités parmi les favoris de ce Mondial. Mais les Azzurri sont souvent allés très loin dans les grands tournois après des débuts difficiles. Autant l'Italie, vieillissante et privée de son meneur de jeu Pirlo, ne suscite pas l'enthousiasme, autant les «Oranje» des Pays-Bas ont fait le plein de confiance, après avoir tout balayé sur leur passage pendant les matches de préparation. En marquant 12 buts sur leurs trois dernières rencontres, les Bataves, qui n'ont jamais été champions du monde, ont galvanisé leurs supporteurs et suscité d'immenses espoirs. Les Pays-Bas jouent à 11h 30 GMT à Johannesburg, et l'Italie à 18h30 GMT au Cap. L'autre match de la journée oppose le Japon au Cameroun à 14h 00 GMT à Bloemfontein, dans le même groupe (E) que les Pays-Bas. Après la victoire du Ghana dimanche sur la Serbie (1-0), les Camerounais de Samuel Eto'o tenteront d'apporter un deuxième succès à l'Afrique : l'enjeu est de taille, dans un groupe E où la lutte risque d'être serrée pour le deuxième billet qualificatif, si les Pays-Bas confirment leur statut de favori. Les équipes probables Italie : Buffon - Zambrotta (ou Maggio), Cannavaro (cap.), Chiellini, Criscito (ou Zambrotta) - Montolivo, De Rossi, Gattuso (ou Marchisio) - Pepe, Gilardino, Iaquinta. Paraguay : Villar (cap.) - Caniza, Caceres, Veron, Morel - Santana, Vera, Barreto, Riveros - Valdez, Barrios. Lippi : «Quand la compétition commence, le passé ne compte plus» «Ce que j'ai retenu de 2006, c'est que les compteurs sont remis à zéro avant une Coupe du monde. Tu peux avoir fait de superbes matches de préparations, quand la compétition commence le passé ne compte plus. Il y a quatre ans, nous n'étions pas dans les meilleures dispositions au départ, le feeling est venu pendant la compétition, à mesure des matches. Notre premier match est important, car c'est contre notre adversaire supposé le plus fort et si tu démarres bien, le reste est plus facile. Mais une équipe évolue toujours pendant une compétition et elle se nourrit des prestations pour gagner en qualité et en confiance. C'est ce qui s'est passé en 2006: nous étions bien mieux contre l'Allemagne (en demi-finale) que contre le Ghana (lors du premier match). Personne n'avait dit avant le Mondial-2006 que nous allions faire une super campagne, c'est venu progressivement. Cette fois encore, on ne va pas faire des promesses. Pour le premier match, je crois que pour battre le Paraguay, tu as besoin d'attaquer mais, en raison de la qualité de leur compartiment offensif, avec Valdez, Barios, Cardoso, Santa Cruz, tu dois t'attendre à devoir aussi beaucoup défendre. Ce ne sera pas possible de se jeter tout le temps à l'attaque.» Cannavaro : «Je suis très confiant» La défense n'est pas encore stabilisée, le stratège Pirlo est blessé, le manque d'automatismes est manifeste et les tifosi sont très sceptiques : qu'importe, il en faudrait bien plus pour inquiéter Fabio Cannavaro, le capitaine de l'Italie à la Coupe du Monde 2010. Pour sa première conférence de presse en Afrique du Sud à la «Casa Azzurri», le Ballon d'or 2006, comme à son habitude souriant et détendu, l'a répété à plusieurs reprises : «Je suis très confiant.» A quelques heures des débuts de la Nazionale contre le Paraguay au Cap, il ne fallait naturellement pas s'attendre à ce que le capitaine laisse libre cours à d'éventuels états d'âmes. Et du haut de ses 36 ans, de ses 133 sélections et de la Coupe du monde remportée il y a quatre ans, il a affiché une assurance à toute épreuve. C'est bien simple, le Napolitain, imperturbable, a trouvé réponse à tout. L'Italie n'a pas convaincu, loin de là, lors de sa préparation. «Tout le monde est un peu sceptique», rétorque-t-il. «Mais on a notre tradition, notre envie, notre orgueil. Et avec toutes nos armes sur le terrain, on rivalise avec n'importe qui.» «Cela fait deux ans qu'on travaille pour être bien ici», insiste celui qui, après le Mondial, s'en ira achever paisiblement sa carrière à Al-Alhi (Dubaï). «L'important, c'est d'être prêt ce lundi (contre le Paraguay).» Pirlo trottine à l'entraînement l Le milieu de terrain italien Andrea Pirlo, qui soigne actuellement une lésion au mollet gauche, a trottiné hier dimanche pendant l'entraînement de la Squadra Azzurra dans le stade de Green Point au Cap, à la veille de son premier match du Mondial (groupe F), face au Paraguay. «Pirlo respecte son calendrier de récupération, s'est félicité le sélectionneur Marcello Lippi lors de la conférence de presse qui a suivi l'entraînement des Italiens. Je serais content s'il était prêt pour le troisième match (contre la Slovaquie), mais je pense qu'il va même essayer d'être prêt pour le deuxième (contre la Nouvelle-Zélande).» Pirlo, le stratège de la Nazionale, s'était blessé lors du match amical contre le Mexique (défaite 2-1), le 3 juin à Bruxelles. Samedi, le milieu de terrain Andrea Cossu, qui avait effectué le déplacement en Afrique du Sud comme «24e homme» à titre de précaution en raison de la blessure du joueur de l'AC Milan, avait quitté l'équipe. Hier dimanche, l'entraînement de l'Italie a été ouvert à la presse pendant toute sa durée. Martino : «Ce n'est pas un match vital» Le sélectionneur du Paraguay Gerardo Martino espère que la rencontre des Guarani contre l'Italie, ce soir au Cap est importante mais décisive : «Ce n'est pas un match vital dans le sens où rien ne sera joué après ce match en terme de qualification (pour le deuxième tour) mais il est important pour le moral des joueurs de prendre des points, d'autant que l'Italie est notre principal adversaire dans le groupe (qui compte aussi la Nouvelle-Zélande et la Slovaquie, ndlr). En tout cas, nous sommes montés en puissance lors de notre préparation, on est dans un état d'esprit positif et en super forme.» Les Paraguayens joueront pour Cabanas l Le Paraguay, qui débute sa Coupe du monde par un match contre l'Italie ce lundi au Cap (groupe F), jouera pour Salvador Cabanas, blessé d'une balle dans la tête fin janvier dans un bar de Mexico. «Nous allons jouer pour lui, en son nom, et on lui dédiera nos victoires car c'est un élément important de cette équipe», a indiqué l'attaquant d'origine argentine Lucas Barrios, naturalisé en mars. «Salvador est un sujet très sensible pour nous et pour tout le Paraguay, a souligné de son côté le sélectionneur Gerardo Martino. Les joueurs lui ont parlé, nous avons été en contact avec lui. Il sera bien sûr une inspiration pour nous. Nous voulons être capables de lui rendre hommage lors de cette Coupe du monde car il serait là avec nous s'il n'y avait pas eu cette agression.» Cabanas, attaquant du club mexicain de l'America, avait été agressé le 25 janvier dans les toilettes d'un bar de Mexico où il s'était attablé avec sa femme et son beau-frère. Meilleur buteur paraguayen lors des qualifications (6 buts), il était le principal atout offensif de la sélection guarani en vue du Mondial. Outre l'Italie, le Paraguay affrontera la Nouvelle-Zélande et la Slovaquie.