Création n Force one est l'intitulé de l'exposition d'œuvres d'art du plasticien Rachid Nacib qui se tient à la galerie Mohamed-Racim. L'exposition regroupe des phototypes, des images réalisées à partir de photographies travaillées à la manière de la peinture. Les prises de vue se présentent comme une recréation de l'image, car l'usage de la photographie suivant une démarche picturale, semble permettre à l'artiste d'explorer un imaginaire nouveau à même de saisir l'instant ou de le prolonger, c'est-à-dire décrire un réalisme certes onirique, mais qui reste évident ou effectif tant le travail mené par le plasticien s'inspire de l'actualité. Cela dit, le travail de Rachid Nacib s'inspire instantanément de l'actualité et de l'information de façon générale. Les photographies accrochées sur les cimaises de la galerie sont de tendance contemporaine se rapprochant de l'aquarelle ou du lavis de par leur fluidité. Elles renvoient à des portraits connus, ceux de l'Emir Abdelkader, Mao Tse Toung, Andy Warhol, Albert Camus, Si Mohand U M'hand et d'autres encore qui composent l'univers créateur de l'artiste. «Je travaille sur mes propres photographies ou celles prises par d'autres mais qui ont toujours un rapport avec l'actualité présente ou lointaine», confie le plasticien. Ainsi, l'exposition se présente comme un clin d'œil à des noms qui ont marqué leur temps, une époque jalonnée par tant d'événements et forgée par tant d'idées et de pensées ayant façonné les esprits, ceux-là mêmes qui ont longtemps occupé l'actualité à différents moments de leur carrière artistique, littéraire ou politique. Le travail de Rachid Nacib dégage une puissance esthétique saisissante par laquelle l'expression artistique, c'est-à-dire le langage de la photographie prend tout son sens et toute sa portée poétique. Ce même langage en dit long sur la démarche du plasticien. «En travaillant sur ces images, je rajoute du sens au sens, en jouant avec l'opacité, la transparence et la surimpression…», explique l'artiste, ajoutant : «Je suis toujours à la recherche d'une esthétique secrète, des choses difficiles à lire, parce que, au fond, on ne sait pas pourquoi on a choisi ça plutôt qu'autre chose et pourquoi on regarde une photo ou une image, si ce n'est pas la recherche d'une incarnation, un reflet de soi-même… Une méditation.» S'exprimant sur ce mode d'expression, celui de la photographie mêlé dans une expression équilibrée et poétique à la peinture, le plasticien dira : «La photo et la peinture m'apportent de l'énergie et me mettent en symbiose avec moi-même», et de poursuivre : «L'usage de la photo est un processus naturel de mon évolution. Depuis longtemps, j'ai toujours eu un intérêt particulier pour la photo, presque du respect. Je dirais toujours que mon travail finirait essentiellement en photo ou en édition… Ce fut donc important de vivre ce passage d'un médium à un autre.» Il explique ensuite que «pendant longtemps, on a conçu la photo comme une image morte. Mais la peinture peut, elle aussi, être morte s'il y a absence de souffle, cette énergie qu'on tient sans la mesurer pendant le jet de pinceau ou le déclencheur de l'appareil.»