Sonorités n Talwit (paix) est l'intitulé du dernier album, sorti aux éditions Star Plus, de Belaïd Branis et qui comprend dix titres. Par son choix pour une carrière musicale, Belaïd Branis (auteur, compositeur et interprète), s'emploie avec autant de créativité que de sensibilité à rééditer l'exploit de Branis, la mythique formation musicale de rock des années 1970. C'est ainsi que le jeune chanteur se met sur les traces de son père, Karim, et s'essaie avec beaucoup de passion et de dévotion au dur métier de la scène et de l'édition. Belaïd Branis, au talent confirmé, évolue dans un genre musical qu'il compose dans un élan d'imagination mêlant diverses sonorités et accents d'ici et d'ailleurs. Sa musique se trouve alors au confluent des influences musicales.Par ses choix musicaux, l'artiste, à la voix de crooner, «tente de faire sortir la chanson kabyle de son ghetto folklorisé en essayant d'arrimer une poésie contemporaine aux sonorités universelles». Avec un dynamisme démonstratif et un réalisme musical convaincant, il apporte un souffle nouveau à la chanson amazighe. La musique qu'il imagine et compose, une musique à la fois douce et explosive et qui forme l'image même du rocker d'expression kabyle, est moderne, limpide et aérée. C'est aussi une musique délicatement ciselée, joliment élaborée et habilement recherchée. Moderne et poétique, celle-ci se révèle à la fois authentique et personnalisée. Authentique, parce qu'elle puise dans le terroir (les textes véhiculent la culture amazighe). Personnalisée, parce qu'elle s'exprime dans un genre musical que seul l'artiste a su lui conférer en s'inspirant de sa culture diversifiée et de différentes expériences musicales. Dans l'interprétation, voire le chant, Belaïd Branis s'est illustré par ailleurs dans une belle expression vocalique, attachante et cristalline. Belaïd Branis, interprète du rock en langue amazighe, entame son album avec Tamacahut. Cette chanson est un hommage aux grand-mères qui, autrefois, abreuvaient leurs petits enfants de contes et légendes immortels. Il enchaîne aussitôt sur d'autres morceaux tantôt électriques, tantôt doux et amènes. L'on constate alors que la musique est à la fois mélancolique et joyeuse. Elle est aussi empreinte de beaucoup de nostalgie, comme les titres Thavrat (la lettre), qui se veut un clin d'œil aux grandes histoires d'amour, et Tchin Tchin qui propose un voyage au cœur des paysages féeriques de la Kabylie. En somme, Belaïd Branis, et ce, selon les spécialistes, s'emploie, aussi bien par la musique que par les textes, à la sauvegarde d'une partie du patrimoine oral que recèle la culture amazighe.