Historique n La vuvuzela, également appelée lepetata, est d'origine incertaine. En zoulou, le terme voudrait dire faire du bruit, souffler. Selon certaines sources, des habitants de townships sud-africains l'utiliseraient plutôt en argot comme synonyme de douche pour désigner cette trompette des supporters. Et pour cause : celle-ci «arrose les gens de musique». Une autre version attribue la paternité de cette trompette à un supporter de l'équipe des Kaizer Chiefs : Freddie «Saddam» Maake l'aurait créée, en 1965, à partir d'un klaxon de vélo en aluminium. A l'origine, la vuvuzela était faite à base de cornes de koudou, une antilope africaine très présente en Afrique du Sud. D'autres sources soulignent qu'elle était fabriquée en étain plutôt et servait de signal de rassemblement et pour célébrer de grands événements comme les mariages et les décès. A la fin de l'Apartheid au début des années 1990, des modèles en plastique ont fait leur apparition dans les stades de football sud-africains. «Lorsqu'elle a fait son apparition, elle a permis d'exorciser la tristesse qui régnait dans notre pays. Presque du jour au lendemain, grâce à cet instrument, les stades se sont remplis de spectateurs prêts à faire la fête et à oublier la réalité de notre société le temps d'un match», témoigne un supporter sud-africain. Officiellement, c'est en 2001 que la vuvuzela telle qu'on la connaît actuellement a commencé à être commercialisée dans l'anonymat total par l'entreprise Masincedane Sport de Neil van Schalkwyk. Cet homme d'affaires de 37 ans a été inspiré par un fan du club phare du championnat national, Kaiser Chiefs de Soweto. «Je jouais à Santos, un club du Cap, en juniors et après avoir marqué un but, j'ai vu ce supporteur souffler dans une longue corne en aluminium. J'ai pensé : il y a quelque chose à faire avec ça», raconte-t-il. Les débuts furent très timides : «On a démarré avec 500 unités vendues en un an, mais il a aussi fallu que nous en donnions pour créer l'intérêt.» Une occasion s'est présentée lorsque l'Afrique du Sud a été désignée, le 15 mai 2004, pour abriter la 19e édition de la Coupe du monde et l'entreprise Masincedane Sport l'a saisie, faisant de la vuvuzela le symbole du football sud-africain. Mais il a fallu attendre que le pays de Nelson Mandela organise la Coupe des Confédérations en juin 2009 pour que le monde découvre ce bruyant instrument. A l'époque déjà, des joueurs se plaignaient du bruit qu'il dégage. Pour autant, le débat n'est pas allé loin et le tournoi s'est terminé sans que la Fédération internationale de football (Fifa) décide d'interdire la vuvuzela. Une année plus tard, la polémique refait surface… Les chinoises moins chères n En Afrique du Sud, les prix des vuvuzelas varient d'un endroit à un autre. Aux abords des stades par exemple, elles sont vendues aux alentours de 15 euros. Alors que dans les marchés, elles sont proposées à partir de 3 euros. A signaler que les vuvuzelas «Made in China» y sont omniprésentes. Bien évidemment, elles sont moins chères que celles fabriquées par l'entreprise Masincedane Sport.