Pour protéger «leurs» derniers éléphants, des habitants du nord du Mali se sont organisés en «brigades de vigilance» contre le braconnage et des GPS ont même été glissés au cou de certains pachydermes. Dans le Gourma malien, qui inclut les régions de Mopti, Tombouctou et Gao, le nombre des éléphants ne cesse de décroître : ils étaient 550 entre 1972 et 1974, ils ne sont plus que 354 aujourd'hui... Courant juin, 21 pachydermes y sont morts de soif du fait de la sécheresse. Mais le danger vient aussi des braconniers, qui convoitent toujours l'ivoire de leurs défenses mais aussi leur viande, très appréciée dans des pays voisins. «Dès qu'on entend le bruit d'un véhicule, on se dresse pour voir si des braconniers ne tentent pas de s'installer ici pour tuer nos éléphants», assure un jeune Touareg. Croisé dans le cercle de Douenzta (800 km au nord de Bamako), un troupeau d'éléphants protège dans un premier temps l'éléphanteau du groupe en formant un cercle autour de lui. Très rapidement, ensuite, deux éléphants arrachent des arbustes, avec leur trompe, avant d'en avaler les branchages... Ces pachydermes sont réputés être les plus gros d'Afrique et les seuls éléphants nomades au monde. On dit que ces éléphants-là peuvent absorber près de dix litres à chaque «trompée» d'eau et consommer jusqu'à 250 kilogrammes de nourriture par jour.