Résumé de la 3e partie n Des années après on retire d'un canal une bicyclette bleue dont on retrouve le propriétaire, George Van Meulen, que la police arrête à son domicile... L'interrogatoire se poursuit : non, il n'a jamais possédé de bicyclette bleue. L'enquête donne dans les jours suivants plus de détails sur George Van Meulen, parfait gentleman. Durant les hostilités, il a été commotionné par un obus explosant pratiquement sous ses pieds et après plusieurs semaines d'hôpital, c'est sur une civière qu'il a regagné Devendam. Les médailles faisaient sur sa poitrine un cliquetis impressionnant au rythme du pas des brancardiers. Cependant, la police est convaincue qu'il ment. Et ces soupçons se confirment quand M. Boorman, l'oncle d'Anna, et Joss reconnaissent formellement en George Van Meulen l'homme qui a attendu Anna devant chez eux pendant une heure. Les voisins de George Van Meulen sont atterrés quand ils le voient, menottes aux poings, monter dans un véhicule de police. Finalement, George est bien forcé de reconnaître qu'il a accompagné Anna : — Une jeune fille charmante qui roulait dans la même direction que moi. Au moment où s'ouvre le procès, les choses ne vont pas bien pour George Van Meulen. Tout un faisceau de circonstances jouent contre lui mais il n'a jamais avoué et il n'y a eu aucun témoin de la mort de la pauvre Anna. Heureusement, la situation financière de Van Meulen et de sa famille lui permet de s'offrir les services d'un as du barreau batave, Me Daniel Schippers. Celui-ci commence par lâcher du lest devant les arguments de l'accusation. — Oui, mon client reconnaît que la bicyclette bleue lui appartenait. Quand il a vu qu'on recherchait tous les propriétaires de ce genre d'engin, il a préféré s'en débarrasser. Un interrogatoire de la police aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour sa position sociale et professionnelle. Oui, il est allé ce jour-là se promener du côté de Coeppel. Oui, il a rencontré par hasard Mlle Anna Schneider. Non, il ne la connaissait pas auparavant. Oui, ils ont fait un bout de route ensemble tout en bavardant gentiment. L'avocat de l'accusation intervient : — Monsieur Van Meulen, vous lui avez dit : «Anna, vous êtes restée bien longtemps. Je pensais que vous étiez repartie sans que je vous voie.» Donc vous la connaissiez assez bien. — Pas du tout. J'ai dit : «Ah ! Ah !» Je n'ai pas dit : «Anna». — Et l'étui à revolver ? Vous avez possédé une arme de calibre 11,5 mm ? — Pas du tout, la dernière arme que j'ai possédée date de mon séjour à l'armée. Depuis, je n'ai jamais touché d'arme à feu. Me Schippers saisit la balle au bond, c'est le cas de le dire : — D'ailleurs, personne n'a pu prouver que la balle qui a traversé le crâne de la malheureuse Anna était bien celle trouvée sur le bord de la route, ni même qu'Anna ait été tuée par un calibre de 11,5 mm. Comment expliquer que cette balle se soit retrouvée si près du corps ? Et si Anna, après avoir pris congé de George Van Meulen ce soir-là, avait tout simplement été abattue par un chasseur ou un braconnier maladroit ? (à suivre...)